Après "Bienvenue au club", le CNL en partenariat avec Public Sénat, met en avant les conseils des lecteurs en leur donnant la parole dans l'émission #LivresetVous. Une nouvelle chronique à ne pas manquer tous les vendredi à 17h30.
Guerres : comment rendre compte des conflits contemporains ?Parler de guerre. Rendre compte de la guerre. Guillaume Erner propose deux visions de la réalité des conflits d'aujourd'hui au côté de Solène Chalvon-Fioriti et de Frédéric Encel. Cette semaine, Cassandra étudiante et membre du club de lecture de l'université d'Orléans, répond au thème de l'émission en convoquant deux ouvrages : "Red rising" de Pierce Brown et "Au revoir là-haut" de Pierre Lemaitre.
Une émission présentée par Guillaume Erner, en partenariat avec France Culture.#livresetvous #bienvenueauclub #publicsenat #franceculture #universitéorléans
Suivez le CNL sur son site et les réseaux sociaux :
Site officiel : www.centrenationaldulivre.fr
Facebook : Centre national du livre
Twitter : @LeCNL
Instagram : le_cnl
Linkedin : Centre national du livre
+ Lire la suite
L'acier a du pouvoir. L'argent a du pouvoir. Mais, bien plus que tout le reste, les mots ont du pouvoir.
Manifestement, en signant un pacte avec le diable, j'ai obtenu toutes les ressources de l'enfer.
Quand j'étais petit et que j'admirais mon père, je pensais qu'être un homme, c'était avoir la faculté de contrôler les choses. De décider de sa propre destinée. J'étais loin d'imaginer que devenir un homme consiste à perdre sa liberté ; à sacrifier, chaque jour, des choses importantes en faveur d'autres, qui le sont encore plus ; à se retrouver lentement, inexorablement, prisonnier d'un carcan de devoirs, d'urgences, de regrets, de remords...
Un morceau de Vivaldi - terriblement prévisible - nous fait patienter. Sevro pianote sur sa cuisse en fredonnant sa petite composition personnelle :
- Si ton coeur bat la chamade, et que tes jambes sont mouillées, c'est que le Faucheur parade chez toi en toute liberté ...
L'espoir demande plus d'efforts que les souvenirs.
- On attaque de jour, alors ? devine Mustang.
- Bien sûr.
Parfois je me demande pourquoi nous prenons la peine de parler. Elle lit dans mes pensées. Même dans les plus folles.
Malgré ma résolution, j'ai peur. Pourrai-je supporter la prochaine leçon ? Pourrai-je imiter la froideur d'Augustus ? Je sais, à présent, pourquoi il n'a pas cillé en pendant ma femme. Je commence à comprendre pourquoi les Ors nous gouvernent. Ils sont capables de faire ce que je ne peux pas faire.
C'est cela, la guerre. Ce n'est pas une question de stratégies ou d'équipements sophistiqués. C'est une question de ramper le plus rapidement possible vers l'ennemi tandis que vos amis vous couvrent, sans s'emmêler les pinceaux dans un attirail de pointe. Et là, ce n'est pas le courage qui vous anime, c'est la peur. La peur de décevoir, et de causer la perte des compagnons qui vous permettent d'avancer.
Je grave une sangLame sur chaque porte du donjon. Puis je m'introduis dans la salle de guerre et grave une nouvelle sangLame dans le bois de la grande table. Je crée un mythe. Je grave ensuite un crâne sur le dossier du fauteuil de Cassius et j'enfonce un couteau à l'arrière. Je crée une rumeur.
Rien n'est parfait ; tout est bancal, fissuré, taché. Tout, à l'exception de ces moments fragiles, cristallins, pour lesquels la vie vaut d'être vécue.