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Critique de April-the-seven


Grand merci aux éditions Hachette et à Aurélie pour cette magnifique réception. J'ai découvert le premier tome de Red Rising l'été dernier, et je me souviens que ce roman avait été LA meilleure lecture de 2015. le genre de livre qui laisse son empreinte, qui vous ébranle avec une telle force que vous en restez hébété, même pas capable d'aligner deux syllabes. du coup, lorsque j'ai réceptionné le deuxième opus – que j'attendais depuis si longtemps ! – j'ai eu un peu peur de le commencer. Un peu contradictoire, sachant que je piétinais et brûlais d'impatience de retrouver Darrow, Sevro, Mustang et tous les autres. J'ai fini par me jeter dans le bain, et… pfffooouuua, quelle merveille ! Ce roman me dépasse. Il véhicule tellement de messages… sans parler de l'intensité et la puissance qu'il dégage. Bref, bref, bref, un pur bijou de science-fiction, et sans aucun doute ma plus belle lecture de 2016 !

Nous avions laissé Darrow à sa sortie de l'Institut, grand vainqueur et Lancier de Néro au Augustus, le meurtrier de sa femme. le jeune homme n'a jamais été aussi près de ce qu'il désirait plus que tout : le soulèvement des Couleurs, la vengeance, le sang. Nous le retrouvons deux ans plus tard et… la roue a tourné. Les positions de force s'inversent, la politique, les stratégies de guerre et les amitiés s'en mêlent, et Darrow va devoir user de toutes ces cartes pour parvenir à ses fins. Mais comment tuer les monstres sans en devenir un soi-même ? Comment préserver son humanité face aux horreurs et aux ruses qui l'entourent de toutes parts ?

Il est 4 heures du matin et je viens de refermer ce fabuleux ouvrage. Je me suis sentie obligée de m'exprimer sur-le-champ, pendant que tout est encore frais dans mon esprit. Golden Son, c'est un Red Rising amplifié, démultiplié. Rien que ça !

Déjà, parlons de ce qui m'a dérangé. Je dois avouer qu'après de longs mois, j'avais oublié beaucoup de choses. Bon, je me souvenais de l'intrigue principale, évidemment, mais il faut savoir qu'il y a une flopée de personnages plus ou moins importants, dans cette saga. Chacun a son histoire, ses conflits, ses alliances… force est d'avouer qu'il est très facile de s'y noyer. Même si l'auteur a eu la bonne idée d'ajouter la pyramide des Couleurs ainsi que la liste des personnages principaux, j'ai été complètement paumée pendant les 100 premières pages. Heureusement, je me suis accrochée et j'ai retrouvé cette sensation familière, celle qui me rappelait pourquoi j'aimais tant cette saga, pourquoi Darrow me touchait autant.

Ce tome-ci est tout simplement parfait. Hormis cette sensation d'égarement au début, je me suis retrouvée happée par la magie de l'histoire. Ici, on oublie l'Institut, et on passe à la guerre grandeur nature. L'intrigue est d'une telle envergure que je ne parviens toujours pas à en faire le tour. Ce roman se révèle non seulement riche en stratégies et en action, mais également plein de bouleversements. Combien de fois ne me suis-je pas retrouvée sur les fesses ?

C'est comme si l'histoire était trop grande pour le lecteur. Il se joue tellement de choses… Entre les non-dits et les pistes échafaudées par Pierce Brown, il est compliqué de se faire une idée d'ensemble. Mais en même temps, c'est ça qui est bon. le lecteur est propulsé dans un monde qui le dépasse, où le héros est constamment en équilibre précaire, prêt à basculer dans le vide au moindre faux pas. Les plans s'affinent, les accords et les discordes se nouent et se dénouent. Les relations sont en constante évolution et les alliances qui se créent ne sont jamais immuables. On ne sait pas qui va brandir le couteau en premier. L'auteur parvient à ébranler nos certitudes et il serait vain d'essayer de comprendre où il veut en venir. Pierce Brown confronte ses personnages et mène la danse. le lecteur ne peut que subir, serrer les dents et prier pour que l'atterrissage se fasse en douceur.

Je m'attendais à quelque chose d'intense, mais très sincèrement... pas à ce point-là. Je ne sais pas trop à quel moment j'ai basculé dans l'addiction pure et dure, mais je dois bien admettre que Pierce Brown a de la magie au bout des doigts. Il a su mettre en place tout un univers. Extrêmement complexe, certes, mais exaltant.

Et puis il y a tous ces personnages. Mon petit Darrow. Mon héros préféré de tous les temps. Celui qui guide, celui qui doute. le subtil mélange de la bravoure, la mégalomanie, la folie et l'empathie. Darrow est pétri d'incertitudes, de craintes et de fantômes. Mais Darrow répand une aura captivante autour de lui. Il inspire les foules, il titille, il intrigue. Plus qu'un Or ou un Rouge, Darrow est une véritable légende, un héros. Et plus que tout, Darrow est terriblement humain.

Golden Son chante aussi l'amitié. Darrow est entièrement dévoué à ses amis. Il cherche par tout les moyens à les sauver – même si ses bonnes intentions les poussent trop souvent à leur perte. Sa vision des choses s'affine également à leur contact. Des amis tout en nuances, avec réflexions subtiles, qui donnent à réfléchir. On multiplie les facettes, et on sent qu'il y a un réel travail abouti derrière. Les personnages sont très (très !) nombreux, dans ce tome ; mais ce qui est fabuleux, c'est qu'ils sont tous consumés par quelque chose, et chacun a ses propres motivations. L'auteur nous montre que les Ors ne sont pas des dieux inaccessibles. Que parmi eux, il y a des gens prêts à remettre en cause leurs certitudes, des prédateurs, des couards, des rusés… Et le pauvre Darrow, jeté dans la marre aux requins, doit composer avec eux.

Parlons de la fin, maintenant. Cette fin m'a laissée complètement vide, sous le choc. Ce n'est qu'en fermant le livre que je me suis aperçue à quel point j'aimais ces personnages, à quel point je m'inquiétais pour eux. Pierce Brown a vraiment fait du cercle de Darrow une famille. Une grande famille dont j'avais un peu l'impression de faire partie. Alors, autant vous dire que cette fin, je l'ai trouvée cruelle à souhait. Je pensais VRAIMENT que tout allait bien se goupiller. Hélas, d'une pichenette, Pierce Brown a fait voler mes espérances en éclats. le tome 3 risque d'être placé sous le signe du chaos le plus complet.

En résumé, Red Rising est une saga démente, intelligente, comme jamais je n'en ai lu auparavant. Elle est tout simplement parfaite dans sa cruauté et son humanité. C'est le genre de livre qui fait jubiler, puis qui nous réduit le coeur en miettes en une poignée de secondes. Ce deuxième opus est une écrasante réussite. Ni plus ni moins.


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