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Critique de Presence


Ce tome comprend les épisodes 106 à 110 de la série mensuelle.

Le contrecoup des événements survenus à Milla Donovan heurte Matt Murdock de plein fouet : il se rend responsable de tout et sa dépression prend la forme d'une guerre brutale et démesurée contre les petits malfrats. le premier épisode est essentiellement consacré à Ben Urich qui a pris la responsabilité de rédacteur en chef d'un journal concurrent de celui de J. Jonah Jameson. Ben Urich est à la fois confronté à la triste vérité qu'il n'est pas meilleur dans ces fonctions que son ancien patron et à la fois qu'il n'arrive pas à venir en aide à son ami Matt Murdock.

Finalement, l'ensemble des amis de Murdock (Ulrich, Foggy Nelson, Becky Blake et Dakota North) réussit à le convaincre de se pencher sur le cas d'un condamné à mort qui doit griller sur la chaise électrique dans une semaine. Cet homme est innocent mais il a fait des aveux spontanés et rien ne semble vouloir le faire changer d'avis. Dakota North et Matt Murdock se lance dans une enquête qui persuade Murdock de l'innocence du condamné et qui va les mettre rapidement en très grand danger.

C'est avec circonspection que j'ai abordé la lecture de ce tome. le précédent n'avait pas tenu toutes ses promesses et je craignais le pire pour celui-ci. le début ne m'a pas rassuré : comme dans le précédent le premier épisode est essentiellement consacré à l'un des personnages secondaires de la série. Et puis très vite, le charme opère : Ben Urich devient un individu à part entière sous les yeux du lecteur. Il a gardé les traits de caractère qu'on lui connaît et il doit faire face à des situations inédites, complètement en phase avec sa continuité, quel plaisir. La trame de l'intrigue fait également craindre le pire tellement elle a été utilisée par nombre d'auteurs de thriller plus ou moins inspirés.

Le scénario évite les écueils des redites des pamphlets contre la peine de mort (brillement réalisé par Clint Eastwood dans Jugé Coupable) ou de la course contre la montre. Arrivé à ce point là de ma lecture, je vérifie le nom du scénariste sur la couverture et je constate qu'Ed Brubaker a bénéficié de l'aide de Greg Rucka (avec qui il avait déjà écrit dans Gotham Central). L'association de ces 2 auteurs aboutit à des personnages plein de richesse, à un scénario haletant et bien pensé.

Coté illustrations, le premier épisode est dessiné par Paul Azaceta dans un style un peu différent : un peu plus impressionniste, un peu moins réaliste, mais tout aussi agréable. Et Michael Lark se charge des illustrations des 4 autres épisodes, aidé par Stefano Gaudiano. Et là aussi, son style a gagné en précision et en efficacité. Daredevil continue à se déplacer en effectuant des acrobaties particulièrement gracieuses. Mais surtout, les visages sont beaucoup plus nuancés. Pour être tout à fait honnête, Dakota North est enfin rendue avec la délicatesse qui lui est due. Son physique permet de constater que sa carrière dans le mannequinat était justifiée. La sensibilité des dessins accroît l'efficacité de l'histoire ; tout est en place : les scènes d'action nous emportent dans l'intensité des coups et la vitesse des mouvements, les scènes de dialogue s'appuient sur les mouvements des personnages en évitant le piège de la monotonie des têtes parlantes.

Le seul point faible de ce tome réside peut être dans la révélation finale sur la nature du chantage exercée. Pour le reste, l'histoire est menée de main de maître en évitant tous les poncifs habituels du genre, en donnant de l'épaisseur aux personnages, avec une efficacité renforcée par des illustrations pleine d'empathie. Pourvu que le tome suivant "Lady Bullseye" soit du même niveau.
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