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Critique de jamiK


jamiK
27 septembre 2020
Il s'appelle Hubert Bonisseur de la Bath, avec un nom pareil, on pourrait se croire dans un roman de parodie, mais pas du tout. C'est le vrai nom d'OSS 117, on peut quand même se moquer. Cette série a eu son heure de gloire dans les années 50, exhumé en 2006 par Michel Hazanavicius et Jean Dujardin dans une version bien parodique, elle.
Personnellement, j'aime ressortir de vieux romans de gare des oubliettes, ils possèdent un charme désuet, une légèreté et une insouciance qui fait du bien, on ne se prend pas la tête, c'est loin d'être parfait, mais justement, on s'amuse à trouver les failles, les petits défauts, et les plus gros, comme dans un jeu.
Au niveau du suspense, on démasque les méchants dès leur première apparition, OSS 117, soit disant affublé d'une intelligence supérieure, est franchement godiche de ce point de vue. On pourrait s'offusquer de quelques remarques à la limite du racisme, s'appuyant lourdement sur les stéréotypes, mais on est dans l'esprit de l'époque, et finalement, il n'y en a pas tant que ça, par contre, concernant la femme, là, on sort la grosse armada des stéréotypes machistes, et franchement, l'idée de mettre en films dans le style parodique parait tout à fait justifiée.
Pour l'histoire, on est dans le roman d'espionnage classique, et il y a de l'action, des sentiments, des mystères, ça se laisse lire et le plaisir de lecture est au rendez-vous. Certainement qu'on ne le lit plus comme en 1958, tant de séries télé sont passées sur ce registre au point de dévoiler toutes les ficelles, le rouleau compresseur du temps lui est passé dessus, il y a un petit côté ringard (comme mon allégorie du rouleau compresseur, j'avoue), mal vieilli, et le lecteur de 2020 n'est pas celui de 1958, mais, et c'est souvent le cas pour les “romans de gare”, une lecture au second degré révèle des petits plaisirs dans ses faiblesses.
On a le droit de se moquer de ce héros un peu bancal, et ce n'est surement pas le meilleur roman d'espionnage, mais je me demande si je ne préfère pas ce genre, ici on peut se permettre de ne pas le prendre trop au sérieux, c'est une manière de ne pas se prendre soi-même au sérieux, et donc je voudrais le conseiller à tous ceux qui ne pète jamais et qui ne rient jamais aux éclats, à ceux qui serrent tout le temps les dents et les fesses, à ceux qui méprisent l'imperfection et qui pensent que tout doit être pris au sérieux dans la vie… Moi j'aime l'imperfection, et ce genre de romans de gare, ça fait juste du bien, et ça, c'est déjà beaucoup.
Franchement, je crois que je lirais volontiers d'autres OSS 117 et les rééditer aujourd'hui est un bonne idée.
Petite remarque sur la présente édition : les marges sont trop étroites, le pouce qui tient ouvert le livre déborde sur le texte.
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