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Critique de irisrivaldi


Chronique de juillet du Prix des Auteurs Inconnus (PAI) 2023 dans la catégorie « Romance »

L'intrigue : Mya, qui a presque trente ans, est un être meurtri. Ce roman se concentre sur les conséquences de la double trahison que l'héroïne vient de subir. Celle-ci apprend en effet à la veille de son départ en vacances qu'Ethan dont elle partage la vie depuis trois ans n'a rien trouvé de mieux que de chercher du réconfort dans les bras de sa meilleure amie Lisa. Pour couronner le tout, le mufle l'a larguée par texto comme un vulgaire jouet usagé.

Dans le même temps, Théophanie, la grande-tante acariâtre de sa mère Josie, s'est cassé la jambe. La vieille dame que Josie avait perdue de vue depuis un bail habite à Coldbridge, un village tout droit sorti d'une boule à neige de station touristique. Changement de programme. N'écoutant que son âme charitable Mya entend voler au secours de cette aïeule qu'elle, en revanche, n'a jamais vue… En vérité, la jeune femme cherche plutôt un dérivatif susceptible de lui faire oublier un tantinet cette garce de Lisa, qui se dore la pilule au chaud soleil d'Honolulu avec le saligaud qu'elle considérait jusqu'ici comme l'homme de sa vie. Alors si, tout en cherchant à panser son coeur brisé, elle pouvait soulager une pauvre âme esseulée, tout le monde serait content.
Aussi louable qu'il soit, cet objectif ne sera pas de la tarte. En effet Théophanie alias « Théomachin », un intitulé qui souligne l'originalité du prénom hautement improbable de cette tatie Danielle des neiges, ressent un malin plaisir à décourager n'importe quelle bonne volonté. Théomachin a ainsi pour spécialité d'user la patience des aides à domicile qui se succèdent dans l'antre du dragon. Seul le beau Sawyer, célibataire de charme très en vue dans la contrée en qui elle voit le fils qu'elle n'a jamais eu ou plutôt un petit-fils d'adoption, trouve grâce à ses yeux. Comme on peut s'en douter le spécimen ne manquera pas d'éveiller l'intérêt et les sens de Mya.

Cette trame va aussi servir de prétexte à déterrer des cadavres qu'il vaudrait parfois mieux garder bien au chaud au fond d'un placard. On apprend ainsi de fil en aiguille tout ce que la mère de Mya, qui a tenu à accompagner sa fille à Coldbridge, lui a caché si longtemps. Il arrive en effet que les non-dits se transforment sans crier gare en secrets de famille. le surnaturel va alors entrer dans la virevoltante danse des flocons pour faire toute la lumière sur le mystère des origines. Et sur le pourquoi de certaines rancoeurs aussi.

Ressenti : Moi qui, en ce moment, avais besoin de légèreté, me voilà servie ! Ce n'est pas franchement une lecture de saison, toutefois, entre deux rayons de soleil, la magie de Noël peut opérer. Avec ce genre d'intrigue, ce n'est pas comme si on n'était pas prévenu. On sait en effet d'emblée à quoi s'en tenir : soit on se laisse emporter par une avalanche de guimauve ou on endure stoïquement l'overdose de glucose.

Je retiens qu'en filigrane de cette histoire remplie de bons sentiments affleurent des questions plus profondes. L'allusion subtile au Grinch montre que Noël n'est pas toujours une période aussi enchantée que les paysages féeriques d'un petit patelin enneigé peuvent le laisser croire. Les fantômes du passé s'invitent parfois sans prévenir. Et on peut toujours espérer que l'un d'eux touche le coeur de pierre d'une incurable pisse-vinaigre, qui se drape dans l'immunité du grand âge pour continuer d'exercer sans remords ni regrets son inépuisable pouvoir de nuisance. Or, il est dans la nature de la vipère de toujours cracher son venin et, en vrai, les monstres d'égoïsme et de méchanceté restent hélas hermétiques à n'importe quelle magie, fût-elle de Noël. Conclusion : bien qu'irréaliste avec ses ficelles un peu grosses, pour les inconditionnels du genre, cette romance feel good se lira tout de même sans déplaisir.
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