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Critique de Alfaric


Après un tome 2 moyen Clotide Bruneau rattrape bien le coup dans ce tome 3 intitulé "Les Maléfices de Médée" en corrigeant exactement le point faible que j'avais signalé pour le tome 2 : ici on retrouve enfin le charme vintage du peplum mythologique en piochant dans le sens of wonder de Ray Harryhausen le magicien des effets spéciaux pré-numériques…
Reste que l'histoire est plus celle de Médée que celle de Jason, car les femmes ont toujours été, sont toujours et seront toujours plus fortes et plus déterminées que les hommes ! Jason triomphe de toutes les épreuves mortelles que lui oppose le roi Aeétès pour le tuer uniquement grâce aux conseils, aux charmes et aux ruses de Médée, et c'est de la même manière qu'elle permet à Jason et à ses compagnons de fuir la Colchide, d'échapper à la colère d'Aeétès et aux dangers de la Grande Verte (je ne connais pas toutes les versions du mythes, mais est-il nécessaire ici de reprendre ceux déjà affrontés par Ulysse ?). du coup cet album de 48 pages passe à côté de l'essentiel : que s'est-il passé dans la vie de Médée pour qu'elle soit animé rage telle au point de trahir son père et d'assassiner s petit frère d'horrible manière ? On tremble en imaginant un sombre passé familial, et du coup on se demande si Médée aime Jason comme n'importe quelle jeune fille pourrait aimer n'importe quel jeune femme où si elle ne l'utilise que pour échapper à sa famille et son statut de fille et de femme…
La fin est expédiée, la tragédie dynastique cédant sa place à la conclusion universelle de la Quête du héros aux mille et un visages, la Toison d'Or objet de toutes les convoitises car assurant la paix et la prospérité à ceux qui la possèdent passe à la trappe, donc on reste dans le happy end en passant sous silence tous les aspects les plus macabres du mythe : il y avait largement matière à réaliser un 4e tome !
Alexandre Juban aux dessins et Scarlett Smukowski aux couleurs assurent toujours aussi joliment aux graphismes, mais reste en deçà d'une superbe illustration de couverture de Fred Vignaux (pourquoi ce n'est pas lui qui dessine toute la série ?).

Les 8 pages d'appendices de Luc Ferry ne servent à rien du tout, puisqu'il ne fait que la paraphrase en racontant à nouveau de manière lourde ce qu'on déjà de lire, avec des citations interminables et des réflexions prétendument philosophiques mais qui ressemblent assez fortement à des préjugés de classes très aisées (ça et le fait qu'on réinvente l'eau tiède avec le mythe universel de la Quête du héros aux mille et un visages qui d'après les petits cercles intello prout prout n'est qu'un affreux cliché)… On appelle cela le conservatisme et l'élitisme, deux fléaux de l'humanité dont on n'aimerait bien se débarrasser mais qui sont cultivés intensivement par la ploutocratie mondialisée et les médias prestitués !
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