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Critique de Alfaric


Succès oblige, car tant qu'on gagne on joue, la collection "La Sagesse des mythes" s'étend en consacrant un tome aux mésaventures du roi Midas :
- on consacre 17 pages à l'affaire du Toucher d'Or, et je ne sais pas ce qui est le plus manichéen entre la stupidité crasse de Midas et l'éternel cruauté des dieux… (et on ne va se mentir dans une optique jeunesse la version "Story Teller" / "Raconte-moi des histoires" était autrement mieux fichu que cela !)
- on consacre de manière digressive 10 pages à un ancien différent entre Apollon et Hermès arbitré par Zeus (et j'ai un peu tiqué avec l'immortelle Maïa qui vit comme une clocharde ^^)
- on consacre 20 pages à l'affaire du duel entre Apollon et Pan, et je ne sais pas ce qui est le manichéen entre stupidité crasse de Midas qui ne tient pas à sa vie en ne disant pas ce qu'Apollon voulait entendre et l'éternel cruauté des dieux Apollon étant réputé pour être assez rancunier…
L'album n'a même pas de fin, laissant le roi Midas à sa nouvelle malédiction et le pauvre bougre trahit par les roseaux à son châtiment… C'est très contes de fées, surtout avec ces graphismes doux et colorés de Stefano Garau et Ruby qui font penser à un dessin animé (ce n'est pas comme si des anciens de l'Ecole de Gobelins veillaient au grain), et comme on laisse sciemment de côté les versions les plus intéressantes des mythes franchement il n'y aucune morale à retirer de ces fables telles qu'ici elles nous sont racontées (à part la superbe illustration de couverture de Fred Vignaux et les encarts explicatifs de Clotilde Bruneau, que je soupçonne volontiers de saboter sciemment le bousin de Luc Ferry ^^). Et c'est d'autant plus vrai que désormais limité à deux pages Luc Ferry parvient encore à remplir et dépasser son quota de bullshits : il se lance ainsi dans un grande analyse de Frankenstein censément être la version chrétienne donc biaisé des mésaventures du roi Midas… Hé Luc Ferry, tu sais quel est le titre complet de l'oeuvre ? "Frankenstein ou le Prométhée moderne" : Mort de Rire (et je passe sur le fait que ses connaissances de la légende du Golem sembles lacunaires au mieux, complètement fausses au pire). Il passe ensuite à l'opposition de style entre Apollon et Dionysos, et entre Nietzsche et Schopenhauer Luc Ferry semble fort bien s'accommoder des très puantes idéologies sexistes, racistes et xénophobes des Anciens, mais comme qui ressemble s'assemble entre ploutocrates on se comprend ! Alors oui la vision du monde des Anciens oppose ordre (bourgeois) et chaos (populaire), et il faut châtier ceux qui veulent s'élever au-dessus de leur condition car ils provoqueraient inéluctablement le chaos : mais ici qui est le plus à blâmer de l'homme qui souhaite naïvement un pouvoir qu'il ne peut contrôler et du dieu qui lui offre sciemment un pouvoir destructeur pour lui et pour les autres qui fatalement échappe à son contrôle, qui est le plus à blâmer de la naïveté de l'homme qui parle avec son coeur et qui réclame le droit à la différence et de l'orgueil du dieu qui parle avec son ego et qui proclame le droit à l'intolérance ? Dans la mythologie les dieux foutent bien plus souvent la merde que le commun des mortels, mais il faut défendre l'oligarchie au pouvoir ciel comme sur terre… On n'est plus dans la philosophie mais dans la lutte des classes, et je serais mauvaise langue je dirais que les philosophes ressemble fortement à des crevards friqués qui se font chier et qui se donne de l'importance en prétendant tout savoir de l'existence, en suppriment de l'histoire des idées 90% de l'humanité !
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