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Critique de magalibertrand


Et si Camille Brunel avait bien réussi son coup ? Et si par ce brûlot « écolo-révolutionnaire » hautement agressif, agaçant, agitateur, il parvenait à faire bouger les lignes de notre « bobo-nne » conscience ? Car avec ce premier roman sans concession aucune, on est loin, très loin !, des discours lénifiants qui permettent de si confortables arrangements avec la morale pseudo écologiste dont nous sommes de plus en plus nombreux à nous réclamer.
Les choses sont claires dès le départ, son héros se nomme Isaac, symbole même de l'injustice bibliquement reconnue et entérinée envers l'espèce animale : sur l'autel d'un dieu maître de vie et de mort, plutôt sacrifier une bête qu'un homme. Comme s'il portait à lui seul cette faute originelle, cet Isaac-là n'aura de cesse de rendre justice à ces martyres de la première heure de l'évolution humaine, opposant sa propre violence, son aptitude à donner la mort à ses semblables, à celle trop souvent exercée à l'encontre de « nos amies les bêtes ».
Il faut reconnaître à Camille Brunel une belle qualité d'écriture, un sens du mot juste et une élégance de style qui, mis au service de quelques (trop) rares scènes de nature d'une grande beauté, offrent de façon fulgurante et surprenante comme une bouffée d'oxygène à un texte qui, le reste du temps est d'une densité revancharde, accusatrice, désespérante et monolithique jusqu'à l'étouffement.
Pour un peu, on en viendrait à plaider la cause d'une espèce en voie d'extinction, le lecteur de bonne volonté qui, pour venir à bout d'un récit si militant soit-il, a besoin çà et là d'un minimum de lumière et de bienveillance !
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