Par un épais brouillard du mois de septembre, deux enfants, deux frères, sortaient de la ville de Phalsbourg en Lorraine.
Ils venaient de franchir la grande porte fortifiée qu'on appelle "porte de France" ...
De la fenêtre, en effet, on découvrait à perte de vue la mer, d'un bleu plus foncé encore que le ciel ; on apercevait aussi les ports de Marseille et les navires innombrables dont les mâts se pressaient les uns contre les autres, agitant aux tourbillons du mistral leurs pavillons de toutes les couleurs. Les derniers rayons du soleil couchant emplissaient l'horizon d'une lumière d'or. Les deux enfants serrés l'un contre l'autre, regardaient tour à tour l'immensité du ciel et celle de la mer.
France aimée, nous sommes tes fils, et nous voulons toute notre vie rester dignes de toi !
Tenez, mon enfant, lui dit-elle, je vous donne ce livre : il parle de la France que vous aimez et des grands hommes qu'elle a produits. Lisez-le : il est à votre portée ; il y a des histoires et des images qui vous instruiront et vous donneront, à vous aussi, l'envie d'être un jour utile à votre patrie.
Quand on marche sur ces glaciers aux pentes rapides, il faut des souliers ferrés exprès pour ne pas glisser, des bâtons ferrés pour se retenir. On arrive souvent devant des murs de glace qui barre le chemin, alors il faut creuser à coup de hache dans la glace une sorte d’escalier où l’on puisse poser le pied.
L'ascension du Mont Blanc
D’abord, il faut marcher deux journées, toujours en montant, comme bien tu penses, et la marche n’est pas facile. Ces hautes montagnes ont sur leurs flancs de vastes champs de glace et de neige durcie qu’on appelle glaciers.
L’un des glaciers qui sont au pied du Mont Blanc à huit kilomètres de large et vingt-quatre de long : c’est une vaste mer de glace, tantôt unie, tantôt bouleversée comme les flots de la mer dans la tempête.
Ces hautes maisons d’aspect pauvre d’où l’on entend sortir le bruit actif des métiers. C’est là qu’habite la nombreuse population ouvrière. Chacun à là son petit logement ou son atelier, souvent perché au cinquième ou sixième étage, souvent aussi enfoncé sous le sol, et il y travaille tout la journée à lancer la navette entre les fils de soie.
C’était déjà le soir quand nos voyageurs arrivèrent près de Lyon. Devant eux se dressaient les hautes collines couronnées par les dix-sept forts de Lyon. Ces collines étaient encore éclairées par les derniers rayons du crépuscule, tandis que la ville se couvrait de la brume du soir. Mais bientôt tous les becs de gaz s’allumèrent comme autant d’étoiles qui, perçant la brume de leur blanche lueur, illuminaient la ville tout entière et renvoyaient des reflets jusque sur les campagnes environnantes.