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Critique de Montecristof


L'embêtant avec une série quand on est accroché, c'est qu'il faut attendre la parution du tome suivant pour savoir si elle va tenir la distance. Pour celle-ci, j'ai pu emprunter les trois premiers tomes dans ma petite bibliothèque. Je les ai avalés sur un week-end et ça n'a pas manqué, je suis frustré. Je vais devoir attendre que les deux derniers soient dispos. Quelle guigne !

C'est de la très bonne came en effet. Un scénario brillant nous transporte de l'entre-deux guerres (pendant la montée en puissance des nazis) jusqu' à la guerre et l'immédiate après-guerre. Il nous fait vivre le parcours chaotique de deux jeunes gens, fils d'un tailleur juif du nord de la France installé dans un coron.

Bien partis pour s'intégrer et réussir, Salomon l'ainé dégourdi et Moïse le surdoué réservé vont bien sûr se colleter avec la réalité sans pitié de ces temps difficiles : perte des parents lynchés par des antisémites français, fuite en avant, séparation, apprentissage de la coiffure à Paris puis camp de Sobibor pour Moïse pendant que Salomon est condamné à de la "rééducation agricole" en France avant de s'échapper et de gagner Paris lui aussi. Leur parcours est complexe mais le plus étonnant est qu'on s'y retrouve sans trop de problème.
Le scénar nous fait passer d'un frère à l'autre ou aux deux, avec des sauts dans le temps et des transitions souvent télescopées, mais le découpage tortueux contribue paradoxalement à maintenir la tension. On est un peu perdu au début mais on s'adapte vite, en repérant les signaux indiquant discrètement les changements d'année. On ne décroche pas, on est bluffé, on révise son histoire ou on en découvre des réalités politiques en frémissant pour ces personnages, très crédibles et très attachants.

Oui, vraiment de la bonne came. J'ai hâte de me plonger dans les deux derniers tomes !
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