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Critique de BazaR


BazaR
07 novembre 2020
Je découvre Serge Brussolo avec ce roman. Mince, quelle imagination !

Il y a de l'absurde là-dedans, de la situation ubuesque, des comportements culturels poussés au bout de leur logique jusqu'à en devenir aberrants. J'ai eu l'impression que Brussolo marchait sur un fil tendu par Jack Vance, en le tissant plus loin encore.

Mettre en scène une compagnie de pompes funèbres intergalactique qui se doit d'adapter ses prestations aux cérémoniaux funéraires abscons de cultures incongrues est déjà génial. Rien que la description de Neemorev, le chef de David – le héros (anti, dirai-je) – m'a fait penser à un croque-mort verdâtre de chez Lucky Luke déposé là part erreur, lol.
Mais l'idée de la bourde à réparer qui en vient à menacer l'existence de la vie humaine sur la planète Sumar est suffocante. J'ai été suffoqué, donc.
Comme si la fin annoncée de la planète ne suffisait pas, David va devoir s'adapter aux postures idéologiques ou religieuses de groupes d'humains qui réagissent chacun à leur manière à ces bouleversements : les Immobilistes, les Canonniers, les Séismophiles. Chaque groupe a ses règles et personne ne songe à y échapper (là on voit qu'on n'est pas dans la vie réelle) tout en considérant les moeurs des autres groupes complètement débiles. Vu depuis son canapé, c'est franchement loufoque mais vu de l'intérieur chaque logique se tient.

Mais quel que soit la tribu, la vie humaine n'y est guère plus importante que celle de la fourmi écrasée par la botte (emprunt à Loki et Nick Fury, merci les gars). Serge Brussolo aurait glissé un message sarcastique sur la société capitaliste que ça ne m'étonnerait pas. On est vautré dans la saleté, la misère ou le sang des infirmeries de campagne. C'est crado.
Cela dit, les « écrasés » par le pouvoir ne sont pas des Cosette qui font pleurer dans les chaumières. Certains sont volontaires, tellement ils sont convaincus de faire les choses justes (ah le pouvoir de la manipulation des foules) ; d'autres sont clairement assez rusés pour profiter aussi de leur « copain de boue » trop naïf. Et puis, une foule, ça peut se révolter…

Je n'ai fait qu'effleurer les trouvailles de ce roman étonnant. Pour l'apprécier, il faut être capable de jeter ses chaussures de plomb et accepter de perdre l'équilibre. A vous de juger.
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