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Critique de Acerola13


Reçu dans le cadre de l'opération Masse critique, je ne savais pas à quoi m'attendre en ouvrant cet ouvrage se proposant de revenir sur le volontariat armé, et plus particulièrement des volontaires français partis combattre pour une cause qui ne les concernait guère au premier abord.

L'auteur débute son ouvrage par une petite introduction nous rappelant que le volontariat armé, souvent relié dans notre esprit aux volontaires jihadistes dans le contexte actuel, a des origines bien plus anciennes : il revient entre autres sur Lafayette et son épopée américaine, ainsi que sur Garibaldi, dont les engagements furent pris comme modèle pour bon nombre de volontaires par la suite.

L'ouvrage égrène ensuite avec précision ses différentes prises de position, rappelant la différence fondamentale entre volontariat et mercenariat, bien qu'étroitement mêlés comme on peut le voir à la lecture des différentes expériences relatées. On en apprend également plus sur les différentes motivations qui poussent les volontaires à prendre les armes, que ce soit par goût d'aventure, croyance envers une religion, ou encore par désillusion face à un quotidien vide de sens ou d'adrénaline…Le prisme politique est également évoqué, avec une comparaison partiale entre les engagements de la gauche (notamment sur l'expérience de Régis Debray auprès du Che) et ceux de la droite, aux ambitions plus identitaires.

Cet historique fourni et agréable à lire permet donc de remettre en perspective le phénomène jihadiste, et d'en minimiser le caractère exceptionnel, malgré son idéologie violente assumée. Les conflits ayant accueilli des volontaires étrangers armés s'ensuivent effectivement tout au long du XXe siècle : Israël, Afghanistan, Khmers, Karens en Birmanie, Kurdes, ou encore les conflits ukrainiens et yougoslaves qui ont eux aussi vu arriver leur flot d'hommes armés.

Une fois ce panorama dressé et fouillé, l'auteur revient finalement sur les possibilités, mais surtout les difficultés de réinsertion de ces combattants une fois les conflits finis ; plusieurs profils se distinguent, de ceux qui parviennent finalement à faire abstraction de la violence vécue et à reprendre une vie "normale", à ceux qui se relancent corps et âmes dans de nouvelles batailles ou se tournent vers le mercenariat. On retient finalement surtout à quel point ces hommes, quelles que soient leurs motivations, font souvent le jeu de certaines parties prenantes du conflit, et en deviennent des instruments qui permettent parfois de faire ployer l'ennemi.

Une fois refermé, difficile donc de trancher entre les bienfaits d'une "solidarité internationale" qui commanderait de se battre pour des idéaux universels, et les limites du droit d'ingérence, ou du droit à faire l'histoire de son propre pays sans avoir à subir les circonvolutions intellectuelles d'étrangers pleins - ou non - de bonne volonté…Les multiples exemples de ce dernier siècle nous font soutenir tour à tour l'engagement et l'effroi devant cette violence commise sans impunité sur le territoire de certains pays en proie à des divergences d'opinions violentes au sein de leurs population, majorités et minorités.

Un ouvrage que j'ai donc pris plaisir à lire, qui se focalise parfois trop à mon goût sur certains conflits sans donner suffisamment de détails, mais qui a l'avantage de fournir un panorama très complet des problématiques qui entourent le volontariat armé, auquel on ne songe que peu lorsque l'on pense "mondialisation".
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