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Critique de Polomarco


Dans ce livre au sous-titre explicite, Maurice Bucaille analyse d'une part les relations entre la Bible et la science, et d'autre part celles entre le Coran et la science. Entre-temps, il élargit sa réflexion en comparant les évangiles entre eux. Sa conclusion est que la Bible serait entachée d'invraisemblances, d'erreurs, voire de contradictions, dont le Coran serait, lui, exempt. de ces constats, l'auteur ne conclut rien, mais il distille le doute sur ce en quoi les chrétiens croient. « Ces défauts ne font pas mettre en doute l'existence de la mission de Jésus : les doutes planent seulement sur son déroulement » (page 200).
Or, les livres saints auraient-ils vocation à décrire le monde de façon scientifique ? Peu de passages bibliques touchent en effet à des domaines scientifiques. Tout simplement, parce que la Bible n'est pas un ouvrage scientifique. La Bible et la science ne répondent pas à la même question : la science explique comment certains faits se sont passés, alors que la Bible explique pourquoi ils se sont produits. La création du monde, le déluge, la généalogie du Christ sont ainsi analysés en détail. Mais que nous importe-t-il de savoir comment le déluge s'est réellement passé, par les eaux de pluie, ou par celles des sources ? Si la science devait s'imposer à tous, avec toute sa certitude, où serait la liberté de l'homme de croire ou de ne pas croire ? Quelle part resterait-il à la foi ? Celle-ci ne serait plus, alors, qu'un conditionnement automatique, et non une réponse spontanée de l'homme aux signes envoyés par Dieu.
Intéressant et fouillé, cet ouvrage offre un style agréable à lire, même si on peut lui reprocher des répétitions, comme celles portant sur les différentes généalogies du Christ. Intéressant et fouillé, mais on ne perçoit pas bien ce qu'il veut démontrer. On se demande même si l'auteur ne cherche pas à démontrer que Dieu n'existe pas. Non, cette interrogation est finalement démentie en page 214 : on y lit que « plus on avance dans la possession du savoir, (…), plus éloquents sont les arguments en faveur de l'existence d'un créateur ». On sent l'auteur plus ouvert à l'Islam qu'il ne l'est au christianisme. Il s'autorise ainsi des libertés d'interprétation du Coran (« c'est en toute indépendance d'esprit et en conscience que j'en fournis une interprétation personnelle » - page 222), qu'il refuse par ailleurs aux exégètes chrétiens, dont il dénonce l'habileté à « camoufler ce qu'ils appellent pudiquement des difficultés » (page 198).
Cette étude laissera le lecteur sur sa faim. Malgré les « travestissements », les retouches, les suppressions, les ajouts et tous les autres actes qui ont pu modifier les évangiles au cours des premiers siècles, l'auteur n'a pas mis en avant ce qui, au-delà de toute explication rationnelle, fait leur richesse et leur force : notamment, la permanence du chiffre 7, symbole de perfection, que la lecture des quatre évangiles permet de retrouver lorsqu'il s'agit de compter le nombre de paroles de Marie, le nombre de paroles du Christ sur la croix, le nombre d'apparitions du Christ après sa résurrection, et tant d'autres exemples.
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