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Critique de Allantvers


S'il y a un auteur et un pays chez lesquels je ne m'attendais pas à voir abordés la judéité et le rapport de la communauté juive au pays d'accueil, c'est bien Pearl Buck et c'est bien la Chine.
C'est pourtant le coeur de ce beau roman, situé au tournant du dernier siècle, au sein d'une famille immigrée, parfaitement installée dans l'accueillante communauté locale au point que disposer d'esclaves chinois soit on ne peut plus naturel. Famille riche et intégrée donc mais dont les parents cultivent des rapports divergents à leur judéité, le père commerçant modéré et adepte de l'intégration s'opposant avec douceur à son épouse profondément attachée à sa religion et à la mission divine de son peuple. Entre eux deux, et entre les deux jeunes femmes, l'une juive, l'autre chinoise présentées à son jeune coeur, leurs fils David balance...
Cet arc narratif aurait suffi à faire un formidable roman nourri de passionnantes réflexions spirituelles et sociologiques, mais Pearl Buck l'a considérablement enrichi en décentrant le récit sur le personnage lumineux de Pivoine.
Esclave chinoise de la famille depuis sa tendre enfance, amoureuse de David après avoir été sa compagne de jeux, belle comme une fleur, intelligente et fine, compassionnelle et assez sage pour comprendre les limites de sa condition et en tirer le meilleur parti, Pivoine sera celle par laquelle les compromis pourront se faire entre des cultures et des aspirations que tout oppose.
La simplicité de l'écriture n'altère en rien la parfaite construction de ce roman porté par des réflexions profondes sur le positionnement de l'identité entre singularité et acculturation, la famille et l'amour, sur fonds de Chine éternelle peinte avec l'exigence de réel qui est la marque de l'auteur.
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