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Critique de Patmarob


Yves Buin dans « Casa Negra » reprend les aventures de Ruby Sandeman, personnage qu'il a déjà présenté dans plusieurs romans.
Ruby Sandeman est au centre d'une intrigue politico-policière aux ramifications internationales. Une organisation « Casa Negra » veut mettre la main sur un responsable du réseau « Condor », hier au service des dictateurs d'Amérique Latine, recyclé dans les milieux politiques européens grâce au milieu franquiste. Ruby Sanderman se trouve enrôlé dans cette aventure par son ami Bertó.
Divers groupes organisés et actifs se trouvent impliqués : les émigrés en lutte, la police et les services de contre-espionnage, les ambassades et leurs missions culturelles, la presse… L'histoire est complexe et reste en partie inexpliquée…Le personnage principal est au centre du récit mais il reste en marge de l'histoire…Les soixante premières pages le présentent dans sa vie quotidienne, ses relations et ses fréquentations, son espace : Paris ….Voilà un personnage sans attache ni professionnelle, ni sentimentale, il vit à l'hôtel et en change au gré des rentrées financières …Ruby Sandeman entend rester autonome et utilise ses rencontres selon ses envies et ses besoins. Il rappelle Gabriel Lecouvreur, le personnage principal de la collection « le Poulpe ».
Il sert néanmoins d'appât pour Casa Negra, la police …même si l'histoire se poursuit à Hambourg, Londres…et qu'elle reste essentiellement extérieure au personnage. le lecteur est informé superficiellement des étapes principales de l'histoire : la disparition de la danseuse argentine, l ‘ enlèvement du responsable de Condor, de son échange avec la danseuse ….qui détenait les documents compromettants…La narration reste incomplètement expliquée, seul Ruby Sandeman apporte quelques éclairages selon ses informations…et ses envies.. mais veut-il connaître la vérité ?
L'expression écrite constitue le socle identitaire du roman. le style personnalisé puise ses références dans Manuel Vásquez Mantalbán (créateur de Pepe Carvalho), Frédéric Dard (et San - Antonio), Andrea Camilleri (et le commissaire Montalbano)… L'argot, les abréviations…permettent la succession de phrases courtes..et impriment un rythme rapide à la narration. La recherche de la langue parlée, celle de la rue, des bars..nécessite l'attention du lecteur ; mais son usage systématique provoque des baisses de rythme dans le roman. L'écriture oscille entre des effets de style intéressants et des descriptions parfois « sur-écrites » voire confuses..
Paris est un acteur essentiel du roman. Ses rues, ses hôtels, bars…ponctuent le déroulement de l'histoire, le lecteur peut suivre les parcours de Ruby Sandeman. En ce sens, l'escapade à Londres apparaît moins solide.
Au final, « Casa Negra » reprend les recettes des romans policiers confirmés. Si la construction m'est apparue inégale, l'auteur montre une recherche de composition et d'écriture.
Merci à Babelio et aux Editions des Ragosses pour l'envoi de ce roman dans le cadre de Masse Critique.

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