A dix-sept ans, je rencontrais par le hasard de la vie, l'auteur qui chamboula ma courte existence, qui éveilla ma soif littéraire, j'ai nommé
John Fante. Pourquoi parle-je de Fante? Parce que c'est ainsi que je découvris Buko' (pour les intimes), par le biais de la préface de Ask to the dust.
Ainsi, le jeune Buko voyait et même pouvait ressentir ce que j'avais pu ressentir en lisant son oeuvre. Voire même s'en être inspiré dans ses écrits.
Ni une, ni deux je commençais par
Contes de la folie ordinaire. Je pense qu'à cet âge là, j'étais plus dans l'émotion. Celle de me dire que je lisais une oeuvre qui aurait déplu à mes parents. J'aimais le cru, la violence qui transpirait dans sa prose, une sorte d'interdit. J'aimais son cri. .
Bien des années plus tard, c'est-à-dire aujourd'hui, je démarrais son recueil de poésie. Buko' se considérait avant tout comme un poète. J'ai la sensation de le (re)découvrir. Je dirais même plus, d'avoir rencontré l'homme. Et l'homme que j'y ai croisé m'a chamboulée et touchée.
Dans
les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines, les thèmes des poèmes sont variés. Allant des poèmes-histoires, aux poèmes écrits les soirs de beuverie, - j'ai été saisie par d'une image, celle de lui, accoudé sur une table, un nuage de fumée, les cadavres de bouteilles à ses pieds-, aux poèmes plus intimes, notamment ceux pour Jane. On y croise toujours, les thèmes chers à l'auteur: le sexe, l'alcool, les femmes mais on y croise aussi des textes empreints d'une profonde tristesse et de mélancolie.
Et ce sont ces derniers qui m'ont fait entrevoir l'homme. Une oeuvre à découvrir, indispensable pour saisir toute la complexité et la richesse de l'écrivain.