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Critique de le_Bison


Il est vieux, il est moche, il est ivre du matin ou soir. Son premier geste en se levant sur les douze coups de midi est d'aller aux chiottes pour gerber les restes de la veille. Et pourtant, malgré son aspect dégueulasse, les plus belles poulettes et pouliches lui courent après, se ruent à ses basques pour se faire tringler par un vieux presque célèbre. Il ne pense qu'à la baise, et se lève les plus beaux culs de L.A., Vancouver ou du Texas. Difficile à imaginer, pourtant c'est véridique. Son talent : la baise et l'écriture. Charles Henry Bukowski, le plus grand poète contemporain ! le poète, bourré toute la journée, qui conçoit sa journée en fonction de ses plans « baise », des courses à l'hippodrome, de son stock de bières, de vodka et de sherry, et accessoirement de ses envies d'écriture en martelant sa machine sur sa table de cuisine en formica. La vie idéale, ou presque : au jour le jour, à profiter simplement de l'instant présent tel un moine zen aux moeurs légèrement plus libérés.

Women, c'est l'histoire de Hank et de ses femmes. Elles sont nombreuses, belles pour la plupart. de magnifiques jambes. Hank fantasme sur les jambes. Il se fout presque du reste, du moment que les jambes sont là. Les gros nichons, ce n'est pas vraiment son truc, mais les jambes, les cuissots, là c'est autre chose ! Mais Hank a un problème. On pourrait croire qu'il passe d'une nana à l'autre, avec une attitude méprisante et condescendante, pourtant Hank est un amoureux fou. Un regard sur ses jambes, sur son cul, sur sa bouche, et il en devient amoureux. Il se comporte mal envers la gente féminine, mais ne se cherche pas d'excuses. Il le sait, elles le savent. C'est dans sa nature, parce que gosse, il a été privé de tant d'amour. C'est un vieux misogyne, dégoûtant, accro à l'alcool et au sexe. A son âge, il ne peut changer. Pourtant, au fil de ses conquêtes et de ses chapitres amoureux, on a le sentiment qu'il aimerait bien s'améliorer, qu'il voudrait peut-être montrer un peu plus de respect envers celles qu'il aime. Mais c'est plus fort que lui ; il ne peut s'empêcher de regarder le prochain beau cul du coin de la rue et de fuir avec elle, pour y planter son monstrueux poireau violacé.

Il y a les anti-Bukowski qui ne peuvent ne voir en lui qu'un être méprisant et malsain, utilisant son pseudo statut de poète pour abuser de jeunes filles à peine majeures ; ceux qui peuvent être horripilés et affligés de lire une telle littérature composée d'une succession invariante de séances de sexe, de beuveries incontrôlées, et de vomissements compulsifs. Et puis, il y a les fans, les inconditionnels. Moi en l'occurrence. Je me fous totalement que ce mec baise à longueur de journée des midinettes, se promène en caleçon sale sur son balcon une bouteille à la main, chevauche les plus belles filles de L.A. Parce que derrière cette image de vieux bourru et bourré que Hank entretient dans ses romans, je sens qu'il y a un homme perdu, en mal de vivre, qui a un besoin incessant de tendresse, d'amour et de sexe. C'est un alcoolique, un drogué de la fellation, sodomie et cunnilingus. Il ne se passionne pas que pour les jeunes filles, il peut s'intéresser aussi à leurs mères. Mais c'est avant tout un mec qui me fait rire, énormément même, un gars qui a du cran et du coeur. C'est un passionné de la vie, qui ne vit que pour le plaisir de cette vie et pour qui rien d'autres ne compte. Alors oui, il peut être infect, mais je lui pardonne volontiers tant qu'il arrivera à m'arracher à mon quotidien par ses divagations des plus fantasques, tant que j'éclaterai de rire en lisant ses histoires de poireau, tant que je fantasmerai, moi aussi, sur ses conquêtes, jeunes, belles, noires, rousses, connes ou mêmes intelligentes.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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