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Critique de BazaR


J'ai lu ce bouquin au collège et il ne m'en restait qu'un vague ressenti dansant sur un fil entre ennui et intérêt. J'ai voulu rafraichir tout ça.

Alors d'abord, je me suis fait avoir, car l'édition du Livre de Poche que j'ai choisie ne propose pas le texte intégral (ce devait être aussi le cas au collège). Ok, vous me direz « il n'y avait pas écrit texte intégral sur la couverture » mais cette collection ne m'a pas habitué à sabrer le texte. C'est décevant.
Bon, ça reste compréhensible hein. Surtout que des résumés des chapitres manquants sont intégrés pour que le lecteur puisse suivre l'action. Mais c'est par moments trop sabré. le livre quatrième ne conserve par exemple que 4 chapitres sur 17. Faut pas pousser mémé dans les orties.
Il n'est de plus pas toujours facile de rester concentré sur l'histoire, car des sections explicatives sur des sujets précis – les classes sociales, les jeux du cirque… – viennent de temps en temps s'insérer au milieu du texte. Rien de mieux pour vous expulser du récit, même si c'est intéressant.

Mais j'ai malgré tout apprécié ce que j'ai lu. Bulwer-Lytton écrit ce roman en hommage à Pompéi qu'il visite suite à un chagrin d'amour. La ville est la première héroïne, celle qu'il va se charger de décrire le plus en détail. Mieux, les personnages qu'il met en scène sont ceux censés avoir vécu dans les maisons que le temps et les archéologues ont dévoilées : Salluste, Diomède, et surtout le Poète tragique qui devient le héros principal Glaucus. L'auteur verse son imaginaire pour remplir les vies de ces gens dont on a retrouvé les corps ou les squelettes de certains (en tout cas dans les maisons en question).
C'est une grande histoire d'amour que l'on raconte, pur et romantique à souhait, où le bien et le mal sont incarnés : le noble et pur grec Glaucus, son amour grecque également Ione, la petite esclave thessalienne Nydia qui sera d'un si grand secours pour le couple, et bien sûr le superbe méchant maléfique, l'égyptien Arbacès (que je ne peux m'empêcher d'imaginer sous les traits d'Amonbofis, le méchant d'Astérix et Cléopâtre). Seul Apoedicès, le frère d'Ione, agressif à la recherche d'une paix spirituelle dans la religion, Isis d'abord, Christ ensuite, est un peu ambigu. Certaines scènes sont vraiment belles : celle avec la sorcière, dans l'arène et bien sûr la panique sous l'éruption, magnifiquement rendue. D'autres sont intéressantes comme le repas à la romaine.

On y retrouve aussi des préjugés et des opinions de l'auteur ou de son époque. Ainsi le christianisme y est présenté comme dans les péplums de la grande époque de Hollywood : pur, magnifique et traqué par une opinion publique romaine colportant tous les délires autour de cette nouvelle religion. Mais de mon point de vue, leur comportement me paraît d'une intolérance et d'un fanatisme inacceptables (bon, de là à les envoyer aux lions…).
Il y a aussi des préjugés sur les Italiens qui ressortent, comme cette phrase : « on ne rencontre peut-être dans aucun pays autant de vieilles femmes affreuses qu'en Italie ». L'auteur parle souvent à son lecteur. Il est le narrateur omniscient.

Pas mal à raconter sur cette version abrégée, comme vous voyez. Mais je regrette de ne pas avoir lu le texte intégral. Car il s'agit tout de même d'un classique, un des premiers romans historiques sur l'antiquité, qui a entretenu l'engouement pour Pompéi. Difficile de le virer de son piédestal.
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