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Critique de Lsky


Vraiment, les personnages sont plus que réels, sans que l'autrice ait à faire de grande introspection ; ce livre possède une narration omnisciente fait tout de même défiler les points de vue à la manière d'un roman choral. C'est à dire que bien qu'on n'ait pas accès à l'intériorité des personnages, on passe d'un focus à un autre. Et pourtant, on aurait parfois bien du mal à dire sur qui s'est concentrée la narration omnisciente qui se partage entre la mère et ses trois filles, tant elles sont ensemble dans l'adversité. Tant elles se soutiennent dans tous ce qui les oppose. C'est ce genre de famille qui n'ont plus qu'elles, la mère n'a plus que ses filles, ses filles n'ont plus que leur mère bien qu'elles se marient et aient des enfants : il faut s'occuper de la ferme familiale, de la mère qui finit par vieillir et les unes des autres. Il faut s'entraider coûte que coûte car c'est comme ça qu'elles ont survécu aux horreurs de la Seconde Guerre Mondiale.

Ainsi, c'est l'histoire de ces femmes de la campagne de Pologne post-guerre qui nous est racontée. Comment elles grandissent, évoluent, se reconstruisent, s'entraident malgré leurs ressentiments et leurs différends.

Et c'est là où c'est si fort. L'écriture n'en fait pas des tonnes et garde donc une espèce de distance avec le lecteur qui fait que cela rend les personnages terriblement réels. On peut être horrifié de voir sa mère perdre la raison, et réagir de trois manières totalement différentes, on peut se conduire de quatre manières qui n'ont absolument rien à voir les unes entre les autres concernant la maternité. Et pourtant, s'aimer d'une certaine manière, se soutenir, essayer de se comprendre ou de s'affronter. Il y a quelque chose de très pur, de très factuel dans tout ce qui se passe dans ce récit et les émotions des personnages sans la grande éloquence des grands romans. Mais là est sa force, pas besoin de mélodrames quand il y en a suffisamment, quand il y en a autant, de manière aussi factuelle qui soit. Et pourtant, les personnages sont toujours très cohérents, en toute logique avec eux-mêmes.

Comment on vit après les traumatismes de la guerre ? Comment on vit dans un pays qui ne cesse d'être chamboulé ? Comment on se nourrit ? Comment on se débat avec l'administration, la milice ? Comment… Comment… Comment gère-t-on une famille au milieu de tant de drames et d'agitations ?
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