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Citations sur La Civilisation de la Renaissance en Italie (4)

En effet, ce n’étaient pas seulement des condamnés qui s’étaient expatriés ; des milliers d’individus avaient abandonné volontairement le sol natal, parce que la situation politique ou économique était devenue intolérable. Les Florentins qui avaient émigré à Ferrare, les Lucquois qui étaient allés s’établir à Venise, etc., formaient des colonies entières.
Le cosmopolitisme qui se développe chez les exilés les plus heureusement doués est un des degrés les plus élevés de l'individualisme. Comme nous l’avons dit plus haut, Dante trouve une nouvelle patrie dans la langue et dans la culture intellectuelle de l’Italie ; il va même plus loin quand il dit : "Ma patrie est le monde en général !" — Et quand on voulut lui permettre, à des conditions humiliantes, de revenir à Florence, il répondit : "Ne puis-je pas contempler partout la lumière du soleil et des astres ? Ne puis-je pas méditer partout sur les plus grandes vérités, sans pour cela paraître devant le peuple et devant la ville comme un homme obscur et même couvert d’ignominie ? Je ne manquerai même pas de pain !" C’est avec un noble orgueil que les artistes se vantent d’être libres de toute entrave locale. "Il n’y a que celui qui a tout appris, dit Ghiberti, qui ne soit un étranger nulle part ; même sans fortune, même sans amis, il est citoyen de toutes les villes ; il peut affronter et dédaigner toutes les vicissitudes du sort." Un humaniste réfugié à l‘étranger dit de même : "Il fait bon vivre partout où un homme instruit établit sa demeure."
("L'état italien et l'individu")
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Le pape Nicolas V, le Pogge, Giannozzo Mannetti, Niccolo Niccoli et d’autres savants célèbres étaient eux-mêmes des calligraphes distingués et n’admettaient que les belles copies. Le reste du travail, même à défaut de vignettes, était extrêmement élégant, comme on le voit particulièrement par les catalogues de la Bibliothèque Laurentienne avec leurs gracieux entrelacs. Quand on copiait pour de grands seigneurs, on n’employait jamais que le parchemin ; à la Bibliothèque Vaticane et dans celle d’Urbin, les reliures étaient uniformément en velours cramoisi avec ferrements d’argent. Étant donné le respect qu’on professait pour le contenu des livres et qu’on voulait montrer aux yeux par le soin matériel qu’on apportait à leur confection, il est facile de comprendre que l’apparition de livres imprimés n’ait pas eu de succès d’abord. Les émissaires du cardinal Bessarion rirent en voyant chez Constantin Lascaris le premier livre imprimé, et se moquèrent de cette invention "qui était née chez les barbares, dans une ville d’Allemagne" ; Frédéric d’Urbin "aurait rougi" de posséder un livre imprimé.
Quant aux malheureux copistes - je ne parle pas de ceux qui gagnaient leur vie à ce métier, mais de ceux qui, pour avoir un livre, étaient obligés de le copier - ils saluèrent avec enthousiasme l’invention allemande, malgré les dissertations et les poèmes qu’on fit en leur honneur, malgré les voix qui les encourageaient à continuer leurs nobles travaux.
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À la rigueur, on pourrait passer ce pontificat sous silence dans un livre qui traite des formes de la culture italienne, car les Borgia sont aussi peu Italiens que la maison régnante de Naples. Alexandre s’adresse en espagnol à son fils César, même quand il lui parle en public ; lors de la réception qu’on lui fit à Ferrare, Lucrèce portait le costume espagnol, et ce furent des bouffons espagnols qui la saluèrent de leurs chants ; les serviteurs de confiance de la maison sont tous Espagnols ; de même les soldats les plus décriés de l’armée que conduisait César dans la guerre de 1500 ; son bourreau, don Micheletto, ainsi que son empoisonneur en titre, Sébastien Pinson, semblent avoir été des Espagnols. Entre autres exploits, César abat un jour, dans une cour fermée comme une arène, six taureaux indomptés, suivant toutes les règles de l’art cher aux Espagnols. Quant à la corruption, que cette famille a portée à son apogée, elle l’avait trouvée déjà très-développée à Rome.

("L'état au point de vue du mécanisme")
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Les fêtes
Si nous rattachons l'étude des fêtes à celle de la vie sociale, ce n'est pas par caprice d'auteur. L'art et la magnificence que l'Italie de la Renaissance déploie dans les fêtes qu'elle donne, n'ont pu se produire que grâce à la vie en commun de toutes les classes, qui d'ailleurs forme aussi la base de la société italienne.
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