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Critique de EManzoni


Dans ce livre passionnant et très documenté, au-delà de nouveaux arguments et nouvelles voies (viande in vitro ) pour envisager une sortie du carnisme, des chapitres qui lèvent le voile sur cette dimension, bien soulignée par Voltaire puis par Clastres et Levi Strauss, de l'étendue du cannnibalisme chez Homo Sapiens. Un chapitre nécessaire et cinglant sur l'hypocrisie de l'importance sacrificielle réjouira tous ceux qui n'en pouvaient plus de ces apologies interminables d'une pratique meurtrière qui sous le manteau du rituel était parée de toutes les vertus civilisationnelle en ethnologie et anthropologie.
Maintenir une relation sanglante aux animaux, alors que tous les substitus carnés sont prêts, relève donc d'une métaphysique à déconstruire urgemment. Ce qu'elle fait avec talent dans ce livre qui est un marqueur désormais.
"L'horreur que nous inspire le cannibalisme confirme la spécificité de la violence propre à la manducation qui suit une mise à mort. Les anthropologues ont en effet mis au jour un « cannibalisme de gourmandise », où des hommes mangent d'autres hommes « parce c'est bon ». Il peut être curieux de penser que le cannibalisme nous répugne plus que la torture, qui constitue une situation où l'autre continue à être tenu pour un sujet qui doit répondre à une question. La manducation, qui implique un processus de décomposition, ravale celui qui est ainsi traité à un rang qui ne peut être comparé à aucun autre. Quoi de plus absolu que la manducation pour affirmer une forme d'anéantissement d'autrui ?"
Emission très complète autour de ce livre sur RFI
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