AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de orhal


Personne, ou presque, n'a pu passé outre la version cinématographique d'Orange Mécanique concoctée par Kubrick. Alors tout le monde connaît l'histoire sulfureuse de cette bande d'adolescents violents et sadiques. Mais tout le monde n'a pas pris le temps de remonter à la source, au roman d'Anthony Burgess publié en 1962. Ce court ouvrage stupéfie d'emblée. Burgess crée un langage incroyable pour son personnage principal, Alex, un dialecte mélangeant russe et français. Désarçonné lexicalement, on entre alors dans une banlieue, dans une zone sinistrée par le vide, l'ennui et la terreur imposée par les jeunes délinquants. Sur fond de musique classique, ça viole, ça tue, ça torture, sans cohérence aucune, l'arbitraire en bandoulière, le sexe dans la main gauche et une chaîne de vélo dans la droite. Ca toltchocke sévère, à tour de bras, dans la joie et le grincement de dents. Alex et ses Drougs ne connaissent pas de limite ni de morale. Jusqu'à ce qu'on décide de les empêcher. Les autorités ouvrent alors un programme spécial pour lutter contre cette peste, grace à des expériences sordides, agressives et lobotomisantes. A coup d'hypnose, de matraquages visuels et d'injections douteuses, l'état compte détruire le Mal qu'abritent les mauvais garçons. Alex nous invite dans sa vision des choses, primale et hargneuse. Il nous prend par la main et ne la lâche plus lorsqu'on voudrait fuir sa réalité. Alex est un "jeune des cités" (au sens des infos sur TF1) avant l'heure et Burgess un visionnaire. Un roman qui vous passe l'encéphale au vitriol et vous laisse un goût particulier de perversité dans le gosier. On ressort de là fort d'avoir vécu une expérience malsaine et jouissive à la fois. Ce livre est culte et absolument incontournable.
Commenter  J’apprécie          190



Ont apprécié cette critique (13)voir plus




{* *}