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Critique de Sachenka


Melvin Burgess est un auteur que j'apprends à apprécier un peu mieux à chaque roman que je lis de lui. C'est qu'il réussit tellement bien à faire entrer les lecteurs dans la peau et la tête de ses personnages. Dans le cas présent, Une idée fixe, il se place dans celles de trois adolescents de seize/dix-sept ans : Dino, Ben et Jonathon. Puis, par la bande, également dans celles de Jackie et Zoë. Et devinez ce qu'ils ont en tête ? Les gars, du moins ? La sexualité ! Mais l'auteur réussit à traiter de ce sujet délicat avec humour, aplomb et réalisme (dans son déroulement, du moins).

Dino est un charmeur-né et fait tout ce qui est en son pouvoir pour parvenir à sortir avec Jackie et à coucher avec elle, quite à organiser un party et à la saouler pour faciliter la chose. Formuler ainsi, ça a l'air affreux – ce l'est, en fait – mais il est un bon garçon. Je ne crois pas qu'il serait allé au bout de cette idée même si elle s'était concrétisée. Toutefois, ses efforts donnent des résultats différents (et décevants) de ceux qu'il s'était imaginés. Jon aime bien Deborah mais, parce qu'elle est grosse et qu'il craint les blagues et les commentaires des autres, il ne pousse pas trop dans cette direction. Ben tombe dans l'oeil de son enseignante et les deux entament une liaison secrète qui dépasse les attentes et les besoins du garçon. Des trois intrigues, c'est cette troisième que je trouve la moins crédible et que j'ai le moins aimé parce qu'elle s'éloigne beaucoup des problèmes réels des jeunes.

En effet, à part cet élément de l'intrigue, le reste est génial. Ces grands adolescents sont attachants, même dans leurs défauts. En fait, surtout dans leurs défauts. Leur préoccupation avec la sexualité est normale, rendu à dix-sept ans, ça les tracasse, les inquiète, ils se demandent s'ils seront à la hauteur, comment s'y prendre, etc. C'est comme… une idée fixe. Et il y a tout ce qui vient avec, c'est-à-dire avoir à «gérer» une petite-amie. Même si les garçons ne pensent pas à la sexualité tout le temps, c'est un sujet qui peut faire irruption n'importe quand. Une allusion, la vue d'une fille qui se promène dans des vêtements très sexy, un contact physique, etc. N'importe quoi fait effet, même quand le jeune ne veut pas… J'ai trouvé originale la façon de traiter de la masturbation et de l'angoisse quand un jeune pense qu'il y a quelque chose d'anormal avec son organe. Et si c'était le cancer !

Mention spéciale à l'auteur pour réussir à tant parler de sexualité sans tomber dans la vulgarité. Évidemment, il ne peut traiter de pareils sujets sans nommer spécifiquement les termes qui s'y rattachent et, si les mots pénis ou bite sont bien mentionnés ça et là, chaque jeune a une façon personnelle d'en parler, d'y faire référence sans que ça soit toujours explicitement nommé. Ça donnait un ton léger, moins cru que ça aurait pu l'être.

Toutefois, Une idée fixe n'est pas un roman que sur la fixation sexuelle des trois grands adolescents menés par leurs hormones. La sexualité en fait partie, beaucoup même, évidemment, mais c'est plutôt un roman sur la découverte de soi et des autres, sur l'amour et l'amitié. Et la famille aussi. Par exemple, celle de Ben est en crise, sa mère mène une liaison extraconjugale et ses parents vont se séparer. Bref, Une idée fixe est un roman sur l'adolescence.
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