AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Laurence64


Des éclairs zèbrent les cieux de Louisiane. Quatorzième rendez-vous de la série Dave Robicheaux.
Une ondée mouille les pages.

Confiante, j'avais laissé Dave sur son ponton à bateau, près de son magasin d'articles de pêche et dans les bras de Bootsie. Cinq romans plus loin (non lus, grande est ma faute), je le découvre veuf, sans ponton ni magasin, dans une nouvelle maison. Pour ne pas me déstabiliser davantage, Tripod le raton-laveur et le matou ont survécu. Clete Purcel également.

L'averse cesse. La chaleur monte en nappes vibrantes.
Sous les chênes verts du côté de bayou Teche, Dave Robicheaux n'en finit pas de ne pas être flic puis d'être à nouveau flic. Comme il hésite entre biture et AA (alcooliques anonymes pour les intimes). Comme s'emmêlent les visages féminins: Bootsie l'épouse décédée, Molly la presque nonne, Honoria la riche paumée, Ida la rousse venue du passé, Helen la patronne.

Le ciel charrie ses nuages d'orage. Dave Robicheaux embarque dans une colère qui brouille tout repère.
La famille Chalons, riche et blanche, méprise. Les ombles de fontaine glissent sous l'eau. Les hommes magouillent, flics ou pas. le tueur de Baton rouge pointe son vilain nez. Et toujours le passé fait danser ses fantômes dans un bras de mer, au cul d'une bouteille, sur la ligne d'horizon.
Il pleut de nouveau. Puis, les gouttes s'espacent. Un rayon de soleil troue la canopée.
Les odeurs lourdes montent lentement, entre parfums floraux et pourriture grasse.
Dans les perpétuelles injustices de ce sud jadis ségrégationniste, entre corruption et mafia, James Lee Burke fait mousser une enquête composite, dense comme le tapis de feuilles mortes qu'écrasent des bottillons de travail pointure 43.

Des pélicans s'envolent. Des éclats de violence martyrisent les chairs.
Le ciel devient pourpre. Les noeuds se défont. L'histoire s'achève sans que justice ne soit totalement rendue. Parfois, il vaut mieux.
Commenter  J’apprécie          320



Ont apprécié cette critique (30)voir plus




{* *}