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Critique de DianaAuzou


Ça commence dans la prison (on sent que c'est du Burnett). Clinch y est depuis quelques mois mais ne se mêle pas à la foule, n'est pas causeur, garde ses distances, observe. Pas chanceux, ce Clinch, pour un malheureux passage à la frontière d'une bagnole volée, et même pas par lui.
Méfiant, taciturne, coléreux, il a reçu des coups de poing dans la mâchoire, ça fait mal, mais les coups sous la ceinture font encore plus mal.
Dans les premiers deux tiers du roman toute la noirceur de l'atmosphère coule de la tête de Clinch, de ses suspicions, de ses méfiances, de sa brutalité qui jaillit tel un geyser, car il n'y a pas de violence, pas de coups tordus, tout le monde à l'air sympa, la politesse est de mise, une certaine générosité aussi... et pourtant ça gronde en sous-sol... et Clinch entend ce grondement et ne baisse pas la garde ou au moins c'est ce qu'il croit. Deux tiers du romans dans une attente, l'attente du mort car je lis bien un roman de WR Burnett. Et finalement ça arrive... et avec quel bruit !
Et là la course commence, poursuiveurs et poursuivis, souris et souricières, pigeons et salauds (le féminin marche aussi), le souffle est court la corde se serre autour du cou. Et le noir prend possession de tout, règne en roi sans couronne sur les perdants.
Intérêts, magouilles, chantages tout se tient par un fil, comme un château de cartes... il suffit qu'une s'écroule pour qu'elle entraîne dans sa chute le château entier. Suspicions, hypothèses, mensonges à la pelle, vont bon train, l'agitation est au comble, elle grossit à chaque page, l'air de la calomnie est un enfant de coeur, et dans la fièvre qui monte, un fugitif la peur au coeur, la mort au trousses.
C'est noir, sec, impitoyable, vif et coupant, et une fois le livre fermé, loin de moi "de roupiller un bon coup, maintenant."
Mêmes insomnies après Little Caesar, High Sierra ou Asphalt Jungle, le Underworld.
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