L’ennemi, ce n’est pas la mort, mais le fait de passer sa vie à en avoir peur. Tu te souviens des vers du vieux Thoreau : je veux sucer la moelle de la vie et ne pas, au soir de mon existence, découvrir que je n’ai pas vécu…
Le monde sauvage absorbe le poison qui est en toi, dit Jim. C’est cela, s’ensauvager. Non pas fuir le monde mais s’enfuir vers le monde.
Jim raconte sa vie non telle qu’elle fut mais telle qu’il s’en souvient. A travers ses obsessions. Écrire, rappelle t’il, ce n’est pas déballer les souvenirs, c’est trouver une forme. Notre mémoire n’est rien d’autre qu’une gigantesque fabrique de fictions.
Moi, quand je regarde ses poches sous les yeux, je vois la profondeur des grands lacs ; quand je contemple les ravins qui creusent son visage, je vois des canyons ; quand j'obssa barbe rongée par la fumée des American Spirit, je vois une forêt...
(p. 23)
Pour se comprendre, les hommes n'ont pas trouvé mieux que l'art.
- Les livres.
- Les films.
(p. 9)