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Critique de Mespetitescritiqueslitteraires


Liane et Martial Bellion sont en vacances sur l'île de la Réunion avec leur petite fille, Josapha. Mais Liane disparaît subitement de l'hôtel où la famille réside, et même la douceur des tropiques ne parvient pas à apaiser l'angoisse de Martial. Lorsque la police découvre des traces de sang sur le mur, sur la moquette, le cadavre d'un surfeur et ne porte sur Martial que des soupçons de culpabilité, le jeune homme n'a plus le choix. Acculé, il décide de fuir avec sa fille et de se cacher sur cette île luxuriante et parfois hostile. Mais c'est sans compter sur la pugnacité d'Aja, jeune policière, et de la mémoire sans faille des réunionnais. Car Martial n'est pas un touriste lambda. L'île de la Réunion ne lui est pas inconnue… Les réunionnais diraient même de lui qu'il est un zoreille. Alors, qui est vraiment Mathias? Pourquoi son passé télescope-t-il son présent?
Une nouvelle fois, on se laisse prendre au jeu machiavélique de Michel Bussi. Dans Ne lâche pas ma main, l'intrigue est bien ficelée et tisse une toile de rebondissements jusqu'à la dernière page. Ce deuxième roman se déroule sur l'île de la Réunion, île qui pourrait sembler paradisiaque par sa végétation luxuriante et ses étendues de sable et de galets. Mais Michel Bussi réussit le pari de ne pas tomber dans le roman couleur locale avec tous les clichés qui pourraient en découler. Il laisse entendre les difficultés des réunionnais pour sortir de la précarité, de la violence, de la drogue. Non par manque de volonté, mais plutôt par sentiment d'abandon, d'infériorité, par défaitisme. Alors, lorsqu'un zoreille est accusé du meurtre de sa femme, c'est toute une communauté qui regarde les incessants va-et-vient de la police locale dans les beaux quartiers. Car dans leurs "kartié", les forces de l'ordre n'osent plus intervenir...
Les personnages de Ne lâche pas ma main sont tous, ou presque, profondément émouvants. le seul que l'auteur s'évertue à rendre antipathique est Martial tant il le dépeint comme immature, irresponsable et inconscient des risques qu'il fait prendre à sa fille. La fin, quant à elle, est assez imprévisible. Michel Bussi prend un malin plaisir à nous guider sur de fausses pistes. Alors, même si ce roman présente parfois quelques longueurs, nul ne peut se soustraire au suspense haletant de cette énigme mêlant douceur et violence créoles, résilience et vengeance familiales.
Comme quoi, le temps est (parfois) assassin …
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