AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Tiephaine


Le récit glaçant de l'hivernage solitaire de l'explorateur Richard Byrd en Antarctique, au cours duquel il faillit laisser la vie.

Le récit de Richard Byrd est celui d'un homme célèbre pour son audace et ses exploits, qui décide d'affronter seul un hivernage dans la nuit polaire par 80° de latitude sud dans le cadre d'une petite station d'observation météorologique. Rédigé 4 ans après les faits, l'ouvrage de Byrd est composé à partir de son journal quotidien et de ses souvenirs. Il avoue sa pudeur et sa réticence à exprimer sur le papier ses difficultés, conscient que ces écrits seront la seule chose que ses proches auront en main si l'aventure devait mal tourner.

Le concours de circonstance qui a amené la décision de Byrd d'hiverner seul, en ne gardant qu'un maigre contact radio (lui ne pouvant que répondre en morse), se devine comme ayant été une aubaine pour un homme harassé de responsabilités. L'occasion de se retrouver seul avec lui-même et d'avoir du temps pour lire et écouter de la musique sur un tourne-disque à manivelle semble avoir été trop belle pour qu'il passe à côté... et manque d'y laisser la vie.

Byrd aura dès le départ des difficultés potentiellement fatales dans un milieu si extrême: il se démet l'épaule lors des derniers préparatifs, et se retrouve handicapé pendant plusieurs semaines. Cela ne l'arrêta pas, et son projet de station d'observation météo démarre sous de bonnes conditions malgré cette blessure. Byrd nous raconte comment la nuit s'installe peu à peu, de façon permanente, et exprime à quel point l'Antarctique recèle de beautés inaccessibles aux hommes. Ses descriptions du ciel étoilé, des aurores polaires, du crépuscule qui dure plusieurs semaines, expriment le ravissement de cet explorateur et son respect pour l'endroit.

Puis malheureusement, un incident manque de le tuer: son générateur, dont les fumées étaient incommodantes, finit par l'asphyxier au monoxyde de carbone. Il en réchappe de justesse, mais restera infirme pendant de longs mois. Pire, il devra faire le choix de risquer d'aggraver son intoxication avec son chauffage au mazout, ou mourir de froid, dont la présence se fait dès lors de plus en plus lourde et menaçante. La température descendra jusqu'à -80°c, et il faudra à Byrd toute sa force de caractère pour ne pas succomber au désespoir et se laisser mourir.
Je laisse au futur lecteur la joie de lire le dénouement de ce récit, même si son issue ne fait aucun doute puisque Byrd lui-même rédigera ce livre 4 ans plus tard.

Un ouvrage dense mais qui donne un récit incroyable, qui ne manquera pas de ravir tous les passionnés de récits d'exploration, de survie ou simplement sur l'Antarctique.
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}