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Critique de Presence


Ce tome contient les épisodes 42 à 50 de la série "Avengers West Coast" (parus en 1989), écrits et dessinés par John Byrne. La formation de cette branche des Avengers se trouve dans West Coast Avengers Assemble (minisérie intiale + Iron Man annual 7 + des extraits d'épisodes des Avengers). Et les premiers épisodes de la série continue ont été regroupés dans Family Ties (épisodes 1 à 9 + épisodes 1 & 2 de Vision & Scarlet Witch).

Au début de cette histoire, Vision et Wanda Maximoff (Scarlet Witch) sont mariés et ont 2 enfants (si vous ne croyez pas que c'est possible, plongez-vous dans les 12 épisodes de Vision & Scarlet Witch - a Year in the Life). Vision n'est pas très bien vu par le gouvernement des États-Unis car il a pété les plombs peu de temps auparavant dans la série Avengers (épisode 251) en prenant les commandes de tous les systèmes informatiques, y compris ceux de l'armée et ceux des missiles nucléaires. Les Avengers West Coast se composent de Scarlet Witch, Vision, Wonder Man (Simon Williams), Wasp (Janet van Dyne), Hank Pym, Tigra (Greer Nelson) et Hawkeye (Clint Barton).

Dans ces épisodes, les Avengers West Coast (en abrégé AWC) sont confrontés à la disparition de Vision, au retour de Bobby Morse (Mockingbird), au comportement étrange des jumeaux de Wanda et Vision, à la possession de Wanda par une entité datant du début de la planète terre, au comportement étrange de Tigra, à l'adjonction d'un membre imposé, aux licenciements en cascade des nounous des jumeaux, au comportement étrange de Simon Williams, à l'apparition des Great Lakes Avengers, au retour de Jim Hammond, etc.

C'est du John Byrne ! Oui, ce n'est pas une surprise, mais c'est vrai aussi. Il a dessiné tous les épisodes qui sont tous encrés par Mike Machlan, sauf l'épisode 49 que Byrne a encré lui-même (quasiment en imitant le style de Machlan, un comble !). le lecteur retrouve donc plusieurs de ses tics graphiques habituels à commencer par des visages aux expressions manquant singulièrement de nuances, et à la peau un peu trop plastique. Il retrouve également les solutions de facilité utilisées par Byrne pour dessiner les décors futuristes, à savoir aucun effort conceptuel pour les rendre crédibles, juste des panneaux métalliques et des tubulures sans rime, ni raison.

C'est du John Byrne ! Il a écrit tous les épisodes et augmenté sérieusement la dose des ingrédients sitcom. Janet semble retomber amoureuse d'Hank, malgré le divorce. Simon est amoureux de Wanda qui a besoin de lui pour retrouver son mari. Clint s'est fait à l'idée de son divorce alors que Bobby souhaite donner une nouvelle chance à leur mariage. John a un système de valeurs morales rigides, mais qu'il n'arrive pas à mettre en pratique. Il est vrai que certaines scènes très dialoguées apparaissent un peu trop larmoyantes.

Oui, mais c'est du John Byrne ! À l'évidence quand il reprend ce titre en main, c'est un choix et il a des choses à dire. Il ne se contente pas d'aligner des cases au kilomètre. Comme toujours, son style très plaisant à l'oeil rend la lecture des images très agréable et facile. Sa mise en page née d'une longue pratique expose l'histoire avec efficacité en instaurant une tension et un mouvement à chaque scène. Et même s'il se repose sur l'encreur, Byrne a renoncé aux pages sans décors pour aller plus vite. Il prend le temps de créer des endroits spécifiques (sauf pour les couloirs tapissés de technologie pseudo-futuriste). La salle de bains de jumeaux dispose d'un aménagement réaliste et complet. le grand salon du manoir des Avengers est décrit avec soin, y compris les tapis, le piano, le canapé et les fauteuils. La chambre d'hôtel de Clint Barton présente un désordre parlant de célibataire se laissant aller. Les espaces verts autour du manoir donnent envie de s'y promener. Et Byrne offre au lecteur quelques pleines pages (peu nombreuses) très impressionnantes : Vision complètement démantelé pour une double page mémorable, Scarlet Witch dans une éprouvette géante dans un juste-au-corps noir (d'ailleurs elle resplendit dans tout cet épisode en vêtement noir qui gomme les formes de sa silhouette, tout en les soulignant de manière sensuelle).

C'est vrai que le mélo à la John Byrne est parfois très appuyé, mais le lecteur finit par acquérir un sentiment de proximité avec ces personnages surjouant leurs émotions. Et Byrne a visiblement une grande affection (assez sadique) pour Wanda. Il avait déjà illustré ses souffrances dans Nights of Wundagore, épisodes 181 à 187 de la série initiale des Avengers). On sent qu'il éprouve également une forte empathie pour Clint Barton, et même d'une manière assez étrange pour Vision.

Cette proximité avec les personnages renforcent les enjeux émotionnels que comportent ces histoires et il est impossible de ne pas se sentir impliqué par les tourments de Wanda. D'ailleurs Byrne n'en a pas fini avec elle car elle déguste encore plus dans la suite Darker Than Scarlet, épisodes 51 à 57 et 60 à 62). Après coup, Byrne indiquera dans des interviews qu'il avait souhaité écrire ce titre pour donner son interprétation de Vision et ramener un personnage symbolique pour Marvel : Jim Hammond, la première torche humaine (personnage créé en 1939, bien avant Johnny Storm). Ce personnage a visiblement marqué de nombreux créateurs puisqu'il constitue la figure d'ouverture de Marvels (l'ode de Kurt Busiek aux superhéros Marvel) et qu'Alex Ross reviendra au personnage dans The Torch. D'ailleurs "Vision Quest" comprend également une leçon d'histoire des de la triplette formée par Wonder Man + Vision + Human Torch. Il est évident que Byrne avait à l'époque une vraie passion pour l'histoire des Avengers et leur développement car il va puiser loin dans leur folklore (Immortus, Mantis, Cotati, Ultron, etc.).

Dernier élément très appréciable, John Byrne n'a pas oublié son sens de l'humour et du merveilleux. Ce tome comprend la première apparition des Great Lakes Avengers (à la fois une gentille taquinerie sur l'idée de développer la franchise des Avengers et une vraie nouvelle équipe de superhéros). le lecteur fait donc connaissance rapidement avec Flat Man (Val Ventura), Immortal Man (Craig Hollis), Dinah Soar, Big Bertha (Ashley Crawford) et Door Man (DeMarr Davis). Il s'agit à la fois de personnages parodiques (surtout Flat Man) et d'individus ayant une forte capacité au drame (l'incroyable pouvoir autodestructeur et suicidaire d'Immortal Man).

Pour moi, cette histoire correspond à John Byrne au meilleur de sa forme, avec un vrai amour des superhéros qu'il met en scène. Seul l'encrage aurait pu être plus expressif (et la mise en couleurs des premiers épisodes est confiée à un tâcheron à peine professionnel : il oublie de colorier certaines parties de cases).
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