Forest of a thousand lanterns est un roman de fantasy dont j'ai entendu parler sur la blogosphère anglo-saxonne, puisqu'il n'a – pas encore – été traduit en français.
J'adore les réécritures de conte, d'autant plus lorsqu'on me propose de me placer du point de vue du « méchant ». J'ai l'impression que les antagonistes sont souvent mieux travaillés que les « gentils » dont la principale qualité est souvent… d'être gentils. Les anti-héros me semblent plus nuancés, en général.
C'est donc l'avènement de la Méchante Reine, en fait la Méchante Impératrice, que nous propose
Julie C. Dao avec ce roman, tout en nous faisant voyager dans un pays inventé aux accents d'Asie de l'est. Cela en fait un récit dépaysant, et très agréable. L'autrice a également imaginé des légendes et des coutumes, qui font sens avec le récit, et qui embarquent le lecteur, même si le sang n'est jamais loin.
Nous faisons la connaissance de Xifeng, 18 ans, couturière dans un petit village reculé de Feng Lu. La jeune orpheline vit avec sa tante depuis toujours, et a subi les violences de sa parente depuis autant de temps. Ce qui la fait tenir, c'est l'assurance d'être promise à une grande destinée : devenir Impératrice. Sa tante l'a lu dans les cartes et Xifeng fera tout pour y parvenir. Quitte à manipuler Wei, le jeune homme qui l'aime depuis l'enfance. Ou s'abandonner à cette voix intérieure qui l'entraîne vers la violence…
Il est compliqué de s'attacher à un personnage comme Xifeng, qui tue, complote, manipule et sacrifie sans remords, pour se hisser vers le sommet. Elle apparait comme égoïste et superficielle, intéressée uniquement par sa beauté – qu'elle considère comme son arme de choix – et son statut. Ce sont les motivations des anti-héros qui me fascinent, mais ici, je n'en ai pas trouvé beaucoup à me mettre sous la dent. Xifeng semble creuse, alors que les « gentils » paraissent plus complexes, par effet miroir.
L'intrigue est, au final, assez simple. On devine son cours dès le début. C'est le chemin qui importe et les obstacles auxquels va se confronter Xifeng.
Pourtant, le récit traîne en longueur et la chronologie est inégale. Certains passages inutiles du point de vue de l'intrigue sont longuement décrits alors que des évènements importants sont racontés rapidement a posteriori.
Si j'ai adoré l'univers et aimé l'intrigue, je me suis tout de même ennuyée. Je ne suis pas certaine de lire la suite.
Si tu veux te lancer dans l'aventure, sache que le niveau de langage m'a paru assez élevé : un bon niveau d'anglais me parait indispensable pour déchiffrer ce texte.
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