Il est plus difficile d'analyser l'opinion publique dans un État totalitaire comme l'Allemagne nazie, mais les éléments dont on dispose ne donnent pas le sentiment d'un grand enthousiasme. Les Allemands avaient certes applaudi aux premiers succès de la politique étrangère hitlérienne, ils en étaient sans aucun doute satisfaits, mais, dans leur majorité, ils ne paraissaient nullement désireux d'aller plus loin et de s'engager dans une grande guerre européenne. Des manifestations publiques étaient évidemment impossibles, mais, il s'exprimait en privé, rapportés par les correspondants étrangers, bien du scepticisme et des doutes sur l'action hitlérienne. « Quand Hitler se rendit au Reichstag, le 1er septembre, les rues étaient plus vides que d'habitude et son passage ne fut accueilli que par des regards silencieux...
L'histoire des origines de la Première Guerre mondiale illustre à merveille le bien-fondé de la formule inscrite dans le Préambule de la constitution de l'Unesco : « Les guerres prennent naissance dans l'esprit des hommes. »
La plupart des États européens étaient encore avant la guerre gouvernés par des monarchies. Il serait cependant erroné de considérer le système international d'avant-guerre comme homogène. Le sentiment d'une solidarité monarchique s'était largement effacé dans l'Allemagne wilhelminienne pour faire place à une identité davantage ethno-culturelle et exclusive.
L'avenir appartient à la Russie qui grandit sans cesse et qui nous accable comme un cauchemar de plus en plus pesant. » Le 20 juillet : « Encore une fois sur la force explosive de la Russie. Dans quelques années elle sera imparable surtout si la constellation européenne reste inchangée...
La grandeur, la modernité et la vitalité d'une nation se mesuraient à l'époque surtout au nombre et à la qualité des possessions coloniales.