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Critique de Isidoreinthedark


Publié en 1936 et ré-édité aux éditions Gallmeister, « Assurance sur la mort » est un petit bijou de concision et d'humour noir. L'intrigue rondement menée, le style sans fioritures de l'auteur dissimulent la véritable ambition du roman, une plongée aux coeurs des ténèbres de l'âme torturée de la troublante Phyllis Nirdlinger.

L'agent d'assurance chevronné Walter Huff rend visite à une potentielle cliente, la séduisante Madame Nirdlinger. Cette dernière lui soumet le projet de souscrire une assurance vie pour le compte de son mari, sans prendre le soin d'en informer l'intéressé. Walter Huff en a vu d'autres, et détecte aussitôt la tentative de fraude à l'assurance que la femme fatale est en train d'échafauder.

Et pourtant, séduit par l'appât du gain, la sensualité vénéneuse qui émane de Phyllis, et la beauté formelle de l'anarque parfaite, Walter décide de devenir le complice de l'épouse sans scrupules. Il lui soumet le plan idoine, qui permettra de toucher la généreuse prime allouée par l'assurance, tout en déjouant la sagacité des enquêteurs qui ne manqueront pas de tenter de déceler une éventuelle escroquerie.

Si les deux complices deviennent rapidement amants et si le plan diabolique imaginé par Walter semble magistral, les rouages de la machination issue de la longue expérience d'agent d'assurance du narrateur vont pourtant se gripper. Et tout en levant peu à peu le voile sur la véritable nature de Miss Nirdlinger, le roman noir de James M.Cain va emporter les deux amants machiavéliques dans un tourbillon multipliant fausses pistes et véritables surprises.

« Assurance sur la mort » dont la notoriété doit sans doute au film éponyme de Billy Wilder sorti en 1944, semble de prime abord un roman caustique et ironique, qui repose sur un renversement de paradigme : un agent d'assurance expérimenté, habitué à détecter les fraudes à l'assurance, décide de monter lui-même et à son propre profit le plan parfait.

Et pourtant, à l'instar de son narrateur, James M.Cain brouille lui aussi les pistes. le roman recèle ainsi une noirceur et une profondeur insoupçonnées, qui se nichent au creux de la psyché torturée de la ravissante Phyllis Nirdlinger, et se transforment peu à peu en un authentique voyage au bout de l'enfer.

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