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Critique de YvPol


YvPol
16 septembre 2011
Ce sera tout l'un ou tout l'autre : ou ce roman vous accrochera ou il vous tombera des mains ! Un roman qui alterne des débuts de chapitres classiques, qui racontent des faits avérés -du moins le pense-t-on- avec des fins délirantes, surréalistes. Certains autres chapitres, ceux dans lesquels les voix d'enfants s'expriment sont totalement irrationels, barrés. Ce qui fait dire à l'éditeur que nous avons affaire à "un texte dense, où la langue se fait schyzophrène." (4ème de couverture) J'acquiesce, j'applaudis et j'opine -tout cela en même temps ? Bien sûr, tout mâle que je suis, je sais faire plusieurs choses simultanément- et je reprends donc au crédit de mon article cette définition qui colle bien à ce livre.

L'histoire va assez vite malgré le paysage désertique, la lenteur des gestes et l'inactivité des personnages. Les phrases courtes, voire très courtes imposent une lecture saccadée et rapide -enfin, pour moi au moins ! Et puis, si Carlos et Rocio ne sont pas très actifs, les enfants imaginaires eux le sont, il s'agitent pour s'inscrire de manière indélébile dans la tête de leur maman
Néanmoins, grâce à une écriture extrêmement simple et accessible (à condition de se laisser porter par les délires des uns et des autres), la lecture n'est pas pesante. Elle n'est pas banale. Elle marque et ne laisse pas insensible ni indifférent. A plusieurs moments, j'ai fait un parallèle avec une lecture ancienne : le bal des vipères de H. Castellanos Moya (écrivain salvadorien), un livre lu il y a 3 ans et qui me reste encore en mémoire assez fortement. Mais contrairement au livre salvadorien -désolé pour la concision de l'article que je lui ai consacré, c'était au tout début de mon blog, j'étais encore jeune et peu disert-, il n'y a dans Chiens féraux aucune critique ou métaphore de la dictature. L'auteur s'en explique dans un avant-propos instructif et intéressant qui le place lui, écrivain né au Chili à peine 5 ans avant la fin de Pinochet, comme un "critique auditeur", imprégné de l'histoire de ses parents et grands parents, mais qui n'a pas vécu cette période. Il qualifie son ouvrage de "longue errance, la divagation embrouillée d'un enfant un peu fou [...] Un babillage d'enfant, un gazouillis que quelqu'un croit entendre entre la poussière et le vent." (p.14/15)

Un autre roman de cette rentrée littéraire ! Puissant et original.
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