AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Henri-l-oiseleur


Quand on voit au théâtre, aujourd'hui, "Le grand théâtre du monde", on est privé de toute l'ambiance de ferveur des processions, de la liturgie festive et de la foule qui se pressait dans les rues à cette occasion. Voir la pièce dans un théâtre, c'est ajouter au texte un effet d'abyme supplémentaire, théâtre du monde joué au théâtre par des acteurs, qui cherchent par l'illusion scénique à désillusionner le spectateur sur les illusions de la vie. C'est un peu vertigineux, c'est l'essence même du baroque, art de la surprise, du trouble et de l'incertitude, mis au service des certitudes de la foi catholique. Ce théâtre est en même temps le produit de l'esthétique médiévale des Mystères joués sur les parvis des églises ou dans les églises, et des allégories où chaque personnage incarne un type, comme l'Everyman repris par Philip Roth dans un de ses romans. Ce qui m'a aimanté, pour finir, dans cette pièce, ce sont dix vers magnifiques récités par une enfant dans un film de Carlos Saura : cette voix d'enfant m'a mené voir la pièce en français, puis persuadé de la lire dans cette version bilingue, ce qui multiplie les plaisirs, mais non la foi. Depuis Calderon, c'est le roman qui se charge de la grande entreprise littéraire de la désillusion.
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}