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Critique de babounette


Les blessures du silence - Natacha Calestrémé - Roman policier psychologique - Éditions le Livre de Poche - Lu en juillet 2022.

Tout d'abord un petit mot sur l'autrice, parce que le thème abordé dans ce livre demande quand même quelques connaissances du problème.

Après le décès d'une de ses proches et deux ans de recherche sur le mécanisme de l'emprise et de la perversion, la journaliste Natacha Calestrémé dépeint les effets du harcèlement conjugal, les silences qui accompagnent cette violence invisible, les pièges dans lesquels tombent l'entourage... et donne au coeur de ce roman des clés pour s'en libérer.
L'autrice est aussi réalisatrice, membre des journalistes écrivains pour la nature et l'environnement, réalisatrice de documentaires sur Fr3 et une vingtaine de chaînes étrangères, autrice du livre le Testament des abeilles.
Les blessures du silence a reçu le prix du polar du Grand Saint-Emilionnais en 2019.

J'en viens à ma lecture. Amandine, maman de trois petites filles, mère sans reproche, ayant un emploi à la Mairie disparaît un jour. Henry son mari, professeur de lettres dans un lycée proche de chez lui, encensé par ses élèves et le corps professoral semble être le mari et le père parfait.

Mais ... Pourquoi met-il 5 jours pour déclarer la disparition de sa femme ? Pourquoi est-il si persuadé qu'elle s'est suicidée ?

Une enquête est ouverte, la famille est questionnée ainsi que les voisins, l'entourage (très restreint) d'Amandine, un chien pisteur est requis, mais rien, la police pense qu'elle est partie avec un amant, ses parents qu'elle a été assassinée, sa soeur ne sait pas et culpabilise. Et le mari soutient mordicus qu'elle s'est suicidée.

Amandine est-elle morte ?

On suit en parallèle les derniers mois d'Amandine avant sa disparition et l'enquête policière.

Amandine veut encore croire à la viabilité de son couple malgré tout, elle pense "et si j'étais folle".
Elle vit dans la peur, elle s'accroche désespérément à l'espoir que son mari va changer quand il est gentil avec elle. Il ne la frappe pas, non, ça laisse des traces les coups.
"Les mots sont beaucoup plus violents. Ils ne marquent pas la peau mais ils laissent des traces monstrueuses dans le coeur, pour l'estime de soi et, malheureusement, ils sont invisibles devant la justice" page 62.

Amandine s'oublie, Amandine n'est plus rien, Amandine n'est plus qu'une ombre.

- L'emprise est utilisée pour déposséder l'autre de sa confiance, de sa force et de son estime de soi.
- La victime n'est plus capable de penser normalement.
- le pervers puise l'énergie de son entourage.
- La victime a le sentiment de perdre sa vitalité.
- Pour ne pas perdre la raison, la victime entre dans une forme de dissociation. Ses pensées sont séparées du reste de sa personnalité et elle devient l'observatrice extérieure du harcèlement qu'elle endure.
- ... la fuite mentale se révèle être la seule protection possible face à l'inconcevable, ce qui est souvent considéré comme de la passivité par l'entourage. (Encore faut-il que l'entourage se rende compte que quelque chose ne va pas, et que l'on croit ce que la victime dit si toutefois elle en parle. Ce n'est pas dans le texte, je l'ajoute parce que c'est important) Page 373.

"Il est temps que les tribunaux reconnaissent ce fléau invisible de notre société et qu'il punissent le harcèlement familial que ce soit auprès d'un conjoint ou des enfants, ainsi que les meurtres psychiques qui en découlent parfois". Page 388

Je termine en disant que ce livre est bouleversant et
est un message qu'on peut s'en sortir, mais pas seule. Par contre, je reste mitigée quant à la méthode prescrite par l'autrice pour en guérir, mais ce n'est que mon avis.

"Oui, c'est faire preuve d'un courage extraordinaire que d'oser sortir des blessures du silence". Page 389

J'ajouterai qu'il faut parfois des années pour s'en remettre et qu'on n'oublie jamais.


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