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Critique de Charybde2
Une jolie longue nouvelle, mais pas le récit italien annoncé par l'éditeur...
Même en appréciant beaucoup Henri Calet, il est difficile de se passionner pour cette longue nouvelle étendue par la magie, pour une fois un rien fallacieuse, de l'éditeur le Dilettante, à la dimension d'un volume.
Cette brève escapade à Padoue, Venise et Rome en 1949, après un passage par la Suisse, avec son amusant parti pris résolument a-culturel, entraîne l'auteur, journaliste plus ou moins accrédité à un congrès sur le méthane programmé à Padoue, de courses de chevaux en courses de chiens, de bars interlopes en maisons de tolérance, le tout avec un humour suprêmement raffiné.
C'est distrayant, avec quelques lueurs fulgurantes de beauté ou d'à-propos, mais on y reste vraiment sur sa faim... le plaisir inimitable du verbe endiablé de Calet est bien là, en revanche.
"Aujourd'hui, c'est fini : plus de rationnement ni de restrictions. À Dieu merci, nous sommes de nouveau des personnes présentables : un Français vaut un Suisse. On ne nous attrape plus avec un bol de café, ou une tartine de confiture, ou même un mégot. Nous sommes prospères et contents à notre tour. La France reprend du ventre. D'autant plus réjouis que nous entrons à peine dans cette nouvelle ère. Ce que nous admirons dans les vitrines nous semble encore factice, un peu féérique. On n'ose y croire vraiment. C'est la période des fiançailles avec l'abondance. Il n'y a pourtant pas longtemps que j'ai lu une affiche collée sur les murs de Paris ; un syndicat patronal y formulait ses revendications sous un gros titre : LIBERTÉ POUR LES FROMAGES ! Depuis peu, les fromages sont libres, mais cette phrase continue à me troubler. Est-ce que les fromages resteront libres ? Et nous ?"
Même en appréciant beaucoup Henri Calet, il est difficile de se passionner pour cette longue nouvelle étendue par la magie, pour une fois un rien fallacieuse, de l'éditeur le Dilettante, à la dimension d'un volume.
Cette brève escapade à Padoue, Venise et Rome en 1949, après un passage par la Suisse, avec son amusant parti pris résolument a-culturel, entraîne l'auteur, journaliste plus ou moins accrédité à un congrès sur le méthane programmé à Padoue, de courses de chevaux en courses de chiens, de bars interlopes en maisons de tolérance, le tout avec un humour suprêmement raffiné.
C'est distrayant, avec quelques lueurs fulgurantes de beauté ou d'à-propos, mais on y reste vraiment sur sa faim... le plaisir inimitable du verbe endiablé de Calet est bien là, en revanche.
"Aujourd'hui, c'est fini : plus de rationnement ni de restrictions. À Dieu merci, nous sommes de nouveau des personnes présentables : un Français vaut un Suisse. On ne nous attrape plus avec un bol de café, ou une tartine de confiture, ou même un mégot. Nous sommes prospères et contents à notre tour. La France reprend du ventre. D'autant plus réjouis que nous entrons à peine dans cette nouvelle ère. Ce que nous admirons dans les vitrines nous semble encore factice, un peu féérique. On n'ose y croire vraiment. C'est la période des fiançailles avec l'abondance. Il n'y a pourtant pas longtemps que j'ai lu une affiche collée sur les murs de Paris ; un syndicat patronal y formulait ses revendications sous un gros titre : LIBERTÉ POUR LES FROMAGES ! Depuis peu, les fromages sont libres, mais cette phrase continue à me troubler. Est-ce que les fromages resteront libres ? Et nous ?"
