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Critique de LoupAlunettes


" Vampire un jour, vampire toujours".
Ah, ça, c'est sûr.
Là dessus, l'auteur Davide Cali ne manquera pas d'humour, une fois transformé, on ne pourra que se promettre un peu d'éternité.
Mais?
Et le bonheur dans tout ça?
Parce que la triste solitude à "perpète", on on ne le souhaiterait évidemment à personne.

L'histoire du vieux vampire grec à Paris sera amusante et même touchante.
Vêtu comme un artiste chic et mystérieux tout en noir, Monsieur Petroulakis se contentera de sa routine confortable hors du temps et du soleil, regardant tranquillement la plante verte logée dans son téléviseur pour profiter du programme (très long) en bonne compagnie choisie (son chat Fantômas - sûr que cette douce créature avait 9 vies, obligé - et (peut-être) le spectre de son canari défunt, Dimitri, dont la caracasse restait d'une fidélité amicale exemplaire dans sa cage).
Et puis un jour, sa livraison hebdomadaire de nourriture à domicile n'arrivera pas.

C'est là que la drôlerie redoublera, notre vampire diurne, propriétaire de chat très responsable, se décidera à affronter le jour et les gens pour ravitailler son compagnon et lui aussi, accessoirement (le vin et les fromages français sont excellents, nous dira t-on).
Et comme le disent aussi certaines histoires, c'est parfois au supermarché que l'on peut démarrer de belles histoires.

L'auteur ne parlera pas d'amour mais d'une amitié émouvante, Zinas Petroulakis passant pour un gentil pépé dans la détresse quand il ne retrouvera plus son chemin et particulièrement isolé aux yeux de la jeune Zoé.
Le propos sera décalé sur une fibre tendre inhabituelle chez les vampires.
L'intrusion de Zoé dans son quotidien poussiéreux, calefeutré et désordonné de vieux garçon ne le dérangera pas et vice-versa, une suite amicale suivra naturellement son cours.
On le comprendra, les toiles d'araignée ne seront pas qu'une esthétique, à quoi bon balayer, ranger, si Zinas ne reçoit jamais personne?

Nous aurons un "Entretien (très) privé avec un vampire" du coin de la rue et il plaira à Zoé de savoir si seul, même à Paris, la vie n'est pas trop longue.
L'auteur ajoutera au problème de longévité extrême de Zinas un problème de mémoire. Comment pourrait-on se rappeler de toute sa vie, reconnaitrait-on facilement avec compassion, après avoir vécu aussi longtemps?

Zoé abordera les choses autrement pour le lecteur, tentant de reconnecter Zinas à une foule d'aventures qu'il pourrait partager.
Zinas serait-il lui aussi comme les grands sages une mémoire?

Les illustrations de Sébastien Mourrain s'y prèteront bien, toujours ajoutant une touche de tendresse particulière sur des amitiés intergénérationnelles, comme dans son "Hector et Louis", le majordomme et le petit garçon riche (aussi chez Acte Sud Junior).
On aime bien.
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