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Critique de Catybree


En l'an de grâce 1999, Will est journaliste et s'envole pour Ecotopia, une nation réunissant la Californie, l'Oregon et l'état de Washington qui s'est désolidarisé du reste des USA vingt ans auparavant.

Ecotopia est un mystère: les légendes les plus folles courent parmi le bon peuple américains sur cet endroit qui refuserait tout procédé polluant, qui armerait les femmes mais pas la milice et qui flirterait même avec le cannibalisme! William a toutes les appréhensions du monde lorsqu'il pose le pied à l'intérieur de ce territoire inconnu.
Et là, surprise: les habitants ont l'air d'être une bande de hippies vivant en harmonie avec la nature et avec leurs pairs, le premier parti du pays est dirigé par une femme qui a l'air de prendre des mesures adéquat pour le peuple, et -comble de l'horreur, rendez-vous compte!- une pression maximale est mise sur les épaules de tout citoyen pour que le tri des déchets soit systématique. L'horreur, quasiment le fascisme. Comment notre héros, homme journaliste sur le point de vivre le changement de millénaire, va faire pour survivre à cette société qui semble être revenue à l'âge de pierre?

Bon, je crois que ça c'est compris, je n'ai pas trop aimé ce livre.
Pourtant ça avait l'air de partir d'une idée louable: un auteur imbibé de conscience écologique et d'idées progressistes comme l'égalité homme/femme ou le respect de la sexualité de chacun (pour peu que les participants soient majeurs et consentants) qui décide d'écrire un livre sur une utopie sociale et économique où l'écologie et le respect de chacun prime sur le confort de sa petite personne, ça me parle carrément.
Honnêtement, je pense que je porte en moi à la fois un peu de morale écotopienne et un peu de morale williamwestonienne: le personnage principal m'est autant sorti part les yeux que les citoyens d'Ecotopia. William Weston incarne le cliché du Ricain moyen, sûr de la supériorité du système social, politique et économique d'où il vient; l'homme de base ahuri devant une femme dirigeante politique, comparant les habitants sacrifiant leur petit confort personnel au nom de la préservation de la planète et des espèces la peuplant à une bande de bouseux tout juste bons pour Woodstock. Bref, je n'avais pas envie de connaître le point de vue de ce personnage.
Les Ecotopiens ne m'ont pas paru mieux puisqu'ils ont l'air d'être un ramassis de clichés de bouseux sortis de Woodstock avec leur promotion du lien spirituel avec les plantes, leur rejet des animaux domestiques puisqu'un animal est forcément sauvage, leur consommation de drogue, leur école sans règle et l'amour pour tous. Si quelqu'un me lit, je voudrais juste m'expliquer: pas qu'en soit ces valeurs me soient toutes totalement étrangères ou que j'y soit hermétique! Je trouve seulement que cette façon de voir l'utopie avec un peuple qui coche toutes les cases des clichés des hippies des années 70 est plus ridicule que vraisemblable aujourd'hui. Après, je pense qu'il faut garder à l'esprit que le livre a été écrit dans les années 70 et que certains clichés étaient véhiculés à l'époque sur ce que pourrait être un futur utopiste de la société sans penser à mal (un peu comme quand petite je pensais qu'en 2020 on se baladerait tous avec une antenne sur la tête et en voitures volantes).

Bref concernant ce livre je passe volontiers mon chemin, mais je serais curieuse de voir ce récit réécrit avec les connaissances en matière d'écologie et de l'acceptation de l'autre que l'on a aujourd'hui.
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