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Critique de LaGeekosophe


Ce roman a été écrit dans les années 90 et c'est toujours un plaisir de voir des rééditions de livres plus anciens. Surtout que l'écrin de Délius, une chanson d'été est remarquablement belle et poétique. Sabrina Calvo nous entraîne dans une enquête entre meurtres curieux, fleurs et féérie. Qu'en ai-je pensé ?

L'autrice choisit de mettre en scène un duo pastiche de Sherlock Holmes et Charles Watson. Lacejambe, le français botaniste aux cheveux qui changent de couleur, et Fenby, elficologue gentleman anglais, forment un duo atypique et plein de charme. Les dialogues sont ciselés et offrent de beaux moments d'échanges entre les deux. J'ai beaucoup aimé la personnalité de Fenby, très humain et empathique dans sa manière d'aborder les choses, là où Lacejambe est beaucoup plus cérébral et excentrique dans son approche. On se demande qui est Watson et Holmes, pas vrai ? Les personnages secondaires sont aussi attachants et bien écrits.

Le roman se veut très onirique, ce qui confère à la lecture une sensation très étrange d'irréalité et de poésie. La plume est très belle, emprunte d'une vraie personnalité, qui s'exprime à travers différents formats, lettre, articles, narration traditionnelle… L'autrice construit un univers très originale grâce à sa plume atypique. Elle joue également beaucoup avec des thèmes qui prêtent à la création et à rêverie. La féérie, présente mais discrète, représente très bien cet aspect. Notamment car elles voyagent à travers les rêves, des artistes en particulier.

Tout au long du récit, Sabrina Calvo dresse de nombreux parallèles avec les notions de créativité et d'art. C'est notamment visible à travers de multiples références. Il y a des personnages réels qui font leur apparition. Ils viennent aussi bien du monde de la musique, comme Frédérick Délius. le monde littéraire, comme Arthur Conan Doyle. Une grande partie du mystère aussi bien sur la fameuse chanson d'été du titre que sur les poésies. Il y ainsi plusieurs scènes de bal qui animent le récit.

Il est également fait référence à un Diadème. Curieux élément, très cryptique, qui hante les rêves des artistes et s'y épanouit comme une fleur vénéneuse. Je pense qu'il s'agit d'une image de la folie créative qui anime les artistes, oscillant entre génie et démence. Mais cet aspect est resté très énigmatique, peut-être même un petit peu trop, ce qui nuit à certaines parties du roman.

Le dernier paragraphe vous laisse un court indice sur ce qui m'a déplu dans le livre. J'ai en effet eu parfois beaucoup de mal à rentrer pleinement dans l'histoire. C'est tout simplement car le scénario est parfois un peu confus. En effet, on alterne entre enquête, absurde et poésie. Des genres qui ne font pas bon ménage. Ceci pour la simple raison que le côté policier nécessite de suivre une certaine logique, logique qui est souvent réfutée par le roman.

Du coup, l'enquête fait des bonds de manière mystérieuse. On passe d'une scène à une autre sans lien scénaristique apparaissant. Il y a, il me semble, des deux ex machina. En somme, ne partez pas sur l'idée que vous allez découvrir une enquête traditionnelle à la sauce fantasy. J'ai même trouvé que les meurtres devenaient quasiment accessoires. Mais pensez plutôt que vous partez plutôt sur une histoire originale peuplée de personnages truculents dans une ambiance onirique.

J'ai du mal à dire si j'ai aimé ce roman ou si j'ai eu du mal à accrocher. Un peu des deux j'imagine. Je trouve la plume très belle, poétique et très immersive, avec une vraie recherche et une vraie singularité. Les personnages sont délicieusement excentriques, ce qui donne naissance à des scènes cocasses et des échanges qui ne manquent pas de piment. Cependant, à trop vouloir donner cette atmosphère énigmatique, j'ai trouvé que le tout manquait de cohérence, de liant. Les scènes s'enchaînent sans qu'il semble qu'il y ait de cause à effet, avec des symboles cryptiques qui laisseront les plus cartésiens d'entre vous sur le carreau.

Lien : https://lageekosophe.com/202..
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