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Critique de MelSaitLire


Depuis que son frère s'est immolé devant Eurodisney, Fi nourrit une haine sourde pour la souris et sa tour sombre. Elle vit dans un Belleville devenu ZAD encerclé par le pouvoir gangréné par le géant de l'imaginaire. Fi n'a que la couture comme moyen de survie…. Elle se réveille avec un désir sourd : Brûler Eurodisney.

Une plume qui sait tisser et trancher dans le tissu des rêves. Sabrina Calvo nous offre un univers de marginaux brisés par un imaginaire standardisé par le démon joué par Eurodisney. La critique est claire et l'utilisation d'aspects fantastiques dans le récit renforce le propos autour de nos imaginaires : qui les contrôle et comment créer pour résister. Pour parler d'imaginaire, quoi de mieux que des enfants ? Autour de notre personnage principal gravite une bande de mioche débrouillards qui m'ont touchés par leur aspect solaire, apportant toujours du positif dans un univers qui pourrait sembler bien sombre. Au-delà de ce frisson de révolte, Melmoth furieux c'est aussi une histoire d'amour entre Fi est Villon, cet être à part, presque inhumain qui la fascine tant elle aimerait être aussi libre que lui. Chaque thématiques de l'ouvrage sont explorées via la couture, principal moyen d'expression de Fi. Elle tisse des liens avec les autres groupes de Belleville, elle s'enroule telle un drap autour de Villon, elle crée des vêtements qui sont tant d'armures, de secondes peaux, un moyen de résister, d'être soi, d'être différent … La couture devient une métaphore qui file l'entièreté du livre. J'ai été subjuguée par le style d'écriture de l'autrice d'une poésie parfois brutale qui sait composer avec ses propres mots, comme si elle avait créer un langage propre à son univers. J'ai eu une vraie impression d'oeuvre totale en lisant ce livre, la forme servait le fonds, le tout était beau, intelligent, percutant. Une fois l'oeuvre achevée, il nous reste un espoir fou mêlé à une forme d'indignation … Et si … Et si on brûlait Eurodisney ?
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