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Critique de Mome35


Andrea Camilleri aura 90 ans le 6 septembre prochain. Autant dire que pour lui Alzheimer reste un pays qu'il n'a pas encore visité. Pour qui n'a jamais lu un seul de ses livres, c'est une grave lacune à combler. Humoristique, ironique, sarcastique, doué d'une intelligence et d'une sagacité peu communes, son héros Salvo Montalbano est à son image. Conscient que son corps subit peu à peu les outrages du temps, mais toujours autant attiré par les jolies femmes, disciple de Bacchus et d'Epicure voire hédoniste. Mais lorsqu'une enquête se profile à l'horizon, Montalbano est comme un setter à la poursuite du gibier, il ne lâche pas sa proie.
Comme le vin – dusse-t-il être sicilien – Camilleri s'améliore avec l'âge. Ce nouvel opus est par son intrigue très particulière, un vaudeville à l'italienne. Désopilant, plein de bons mots et de réflexions aux odeurs méditerannéennes ; pâtes, gratins de courgettes, rougets grillés se mêlent comme toujours au parler singulier de Catarella, aux piques aiguisées de Mimi Angullo, à l'allégeance quasi mystique de Fazio, de Gallo et Galluzo ses subordonnés, à l'amour viscéral mais platonique portée à (et par) Ingrid, la beauté suédoise ou portées par les colères de l'éternelle fiancée Livia au caractère totalitaire si différent. Tout un petit monde qui gravite entre Vigata et Montelusa (sauf pour la Génoise Livia exilée à 1500 kilomètres). La fin du roman, nous plonge dans un épilogue dramatique auquel Camilleri nous avait peu habitué. Il tranche avec l'aimable première partie. Mais n'est-on pas au pays de la commedia dell'arte ? Andrea Camilleri l'a remis au goût du jour. Puisse-t-il nous offrir encore longtemps de telles pépites ?
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