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Un excellent Montalbano, c'est.
Cela commence comme une farce macabre al dente et puis peu à peu la tragédie s'installe, glaçante.
On est scotché tout du long, dans le cerveau de Salvo Montalbano.
Le commissaire a 57 ans, des kilos en trop, Montalbano 1 se cherche des excuses, Montalbano 2 lui répond. A Vigata, rien ne se passe. Montalbano lit Simenon, aide le brave Catarella à résoudre ses mots croisés. Il envisage de rejoindre son éternelle fiancée, la querelleuse Livia à Bodacasse...Et puis soudain Gregorio Palmisano et sa soeur Caterina deux vieux bigots de première catégorie se prennent subitement pour le bras vengeur de Dieu. Ils tirent sur tout ce qui bouge du haut de leur balcon, en proférant des imprécations terribles. Malgré son vertige il dottor monte à l'assaut, façon Brousse Ouilis, neutralise les deux vieux absolument pitoyables, s'enfonce dans l'appartement plongé dans les ténèbres, enjambe une impressionnante collection de crucifix et bondieuseries en tous genres et, dans le lit de Gregorio, découvre , inerte, une chevelure blonde. Elle appartient à une poupée gonflable. Il lui manque un oeil, elle a été tabassée puis recouverte de rustines. Vous pensez bien que la presse en fait ses choux gras. On signale ensuite qu'un corps a été jeté dans une poubelle . Une autre poupée gonflable, qui semble identique à la première, borgne et tabassée. Et puis bientôt Montalbano reçoit une espèce de poésie cryptée et anonyme, l' invitant à une bien inquiétante chasse au trésor. Elle va l'emmener au-delà des friches industrielles de Vigata, près d'un lac bien inquiétant.

Alors bien sûr je vous rassure un peu pirsonnellement en pirsonne, je me suis bien gondolée avec les dialogues savoureux du commissariat, les quiproquos inévitables au sujet des poupées gonflables, les querelles au tiliphone avec Livia, jalouse de la Suédoise Ingrid qui sent l'abricot cueilli de frais mais vite le roman devient vraiment sombre. Montalbano s'implique de plus en plus dans cet étrange défi, comprend qu'il est tombé dans un labyrinthe fatal élaboré par un esprit profondément pervers...
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Montalbano est de retour, et la vie en Sicile est parfois très compliquée. Comme dans les tomes précédents, Salvo est à l'affût du moindre signe de vieillissement, du moindre ramollissement de la caboche. le fait qu'il s'en inquiète est déjà en soi un signe que tout va bien.
Les Etats-Unis n'ont pas le monopole des fusillades – la Sicile aussi est capable de voir les forces de police devenir la cible de dangereux bigots octogénaires. C'est presque drôle dit ainsi, cependant ils sont aussi réactifs que le tueur le plus aguerri.
Salvio a de quoi être épuisé… et puis non. Même si ces émotions ont été vives, force est de constater que c'est le calme plat à Vigatà, en dehors de cette affaire, qui n'en est pas une. Il est si peu occupé qu'il a le temps de signer tous les papiers qui trainaient sur son bureau, et même de remplir les formulaires bien ennuyeux qu'on lui confie. C'est dire ! Il a même le temps de rendre visite à Livia… enfin, de lui promettre qu'il viendra… enfin, de se disputer au téléphone avec elle puis de se réconcilier. La routine, si j'ose dire, à peine rompue par ses retrouvailles avec Ingrid, la belle suédoise, excellente conductrice.
Salvo n'est pas au bout de ses surprises, puisqu'un inconnu le lance dans une chasse au trésor. Aussi mauvais poète qu'il est intriguant, ce mystérieux individu intrigue suffisamment Salvo pour qu'il participe à ce jeu de pistes, qui devient de plus en plus effrayant au fur et à mesure que le jeu progresse. Sauf que pour que le jeu en soit bien un, il faut que les deux parties soient d'accord sur les règles et l'enjeu, et ce n'est pas du tout le cas pour Salvo, amusé d'abord, intrigué ensuite, franchement inquiet. Il fait même appel aux talents pour l'informatique de Catarella, qu'il complimente, et sollicite un proche de la belle Ingrid, un jeune étudiant qui souhaite en savoir plus sur le raisonnement suivi par Montalbano pour résoudre une enquête.
Notre commissaire a-t-il tort d'avoir eu peur ? Je n'aime pas parler d'intuition, parce qu'elle est arbitraire, et peut faire le lit d'erreurs judiciaires. Je dirai simplement qu'à force d'analyser des faits, des indices, depuis des années, Salvo est largement capable d'analyser les lettres qui lui sont envoyés, et les indices qu'il reçoit. Les Etats-Unis n'ont pas le monopole des personnes qui commettent des actes atroces.
La chasse au trésor est à lire pour tous les fans de l'écrivain sicilien, presque nonagénaire.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Je désirai compléter ma lecture des enquêtes de Montalbano. J'y pourvois.
Seulement, à lire quatre ou cinq livres par semaine, je n'éprouve plus autant de plaisir.
"La chasse au trésor" de 2010 est celui qui m'a le moins intéressée. Je n'ai pas adhéré à l'histoire. Je n'ai ressenti ni curiosité, ni émotion.
Une déception pour celui-ci, donc.

J'en profite pour faire une remarque : c'est que la femme de Mimi Augello se prénomme Beba, comme la chèvre-femme de Giurlà dans "Le grelot" .
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Lorsque nous ouvrons un Camilleri, nous savons pertinemment que c'est toute l'Italie qui va nous exploser au visage; ses effluves d'aubergines grillées, de poissons fris ou encore de tanins bien puissants, émanant ici de cette petite ville de Vigata, bordant la Méditerranée, où déambulent ces Siciliens que nous croisons en tendant l'oreille afin de percevoir leur accent bien caractéristique.

Ma phrase est longue, je sais, je m'adapte au contexte et à la région!

Et cet accent, nous le percevons réellement en tournant les pages de ce livre, avec l'excellent travail du traducteur - Serge Quadruppani - qui s'efforce de retranscrire le texte de Camilleri au plus près de la réalité Dalla Sicilia. Épatant. Lire Camilleri, c'est partir en voyage et traverser toute l'Italie en quelques minutes afin de rejoindre cette île.

Parmi tous ces Siciliens, au détour d'une ruelle de Vigata, nous croiserons évidemment le commissaire Montalbano, personnage désormais incontournable des aventures d'Andrea Camilleri.

Un commissaire Montalbano qui vieillit, qui s'en rend compte et qui doute. Nous ne sommes pourtant pas dans le roman "L'âge du doute", mais je crois que ce sentiment persiste pour notre commissaire!

Le rideau s'ouvre également sur le fameux commissariat de Vigata, la scène principale d'une vaste pièce de théâtre où entrent en scène des personnages rocambolesques, hauts en couleurs, aux forts caractères; c'est l'Italie!

Mais tout d'abord, ce sont deux autres personnages que nous découvrons au début de l'histoire; Gregorio Palmisano et sa soeur Caterina, respectivement 70 et 68 ans, qui vivent ensemble, reclus dans un appartement rempli d'un impressionnant capharnaüm. Une seule et même passion: se rendre à l'église - les rares fois où ils sortent - et suivre la messe. de vraies grenouilles de bénitier qui, depuis quelques temps, ont l'air d'avoir "pété un câble". Ils deviennent carrément menaçants.

La police, sous les ordres de Montalbano, va intervenir et mettre la main sur cet étonnant duo qui se met subitement à tirer sur tout ce qui bouge. Lors de la perquisition, une poupée gonflable va être découverte dans le lit du vieux. La presse locale va en faire ses choux gras et par la même occasion un appel au scandale.

Montalbano, qui ressent de plus en plus le poids de son âge sur ses épaules - 57 ans -, va commencer à se poser de sérieuses questions lorsqu'un corps de femme sera retrouvé dans un container. Pourquoi tant de questions? Car il s'agira à nouveau d'une poupée gonflable, identique à celle retrouvée chez le vieil homme fou, usures comprises. Jusque-là, pourtant, pas vraiment de quoi s'inquiéter.

Parallèlement, Montalbano va être mis au défi par un étrange inconnu au moyen d'une sorte de chasse au trésor, sous forme d'énigmes, le faisant tourner en rond dans la ville et sa périphérie. Une vieille affaire, qui s'est déroulée bien avant qu'il soit en place comme flic dans la région, refait visiblement surface.

Cette chasse au trésor serait-elle plutôt un chemin à prendre pour la découverte d'une vérité? La vérité peut effectivement être considérée comme un trésor, pour certains...

Le calme qui régnait sur le commissariat de Vigata va s'arrêter net lorsque l'enlèvement inquiétant d'une jeune fille survint en pleine ville.

Camilleri nous emmènera jusqu'au dénouement avec une écriture légère, vive, donnant un résultat d'une belle finesse. Un dénouement lors duquel les éléments vont finir par tous s'imbriquer, avec une belle précision et une petite touche bien macabre.

C'est chaque fois un réel bonheur de retrouver l'ambiance Camilleri, soit de suivre une étonnante pièce de théâtre à ciel ouvert. Une pièce un peu absurde, un peu tragique et même comique. Scènes embarrassantes enchaînant sur scènes rocambolesques sur un fond d'une belle enquête de police; un vrai régal (comme les plats décrits tout au long du récit d'ailleurs).

Les confusions sont énormes, Montalbano en subira les conséquences et en ce qui nous concerne, nous allons d'une certaine manière aussi les subir, car on s'éclate! de tous ces personnages, je crois bien que je ne m'en lasserai jamais.

Buona Lettura! Je crois...
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ah j'ai vraiment aimé celui la ! bien ficelé avec un premier chapitre dans l'action ! et tous les personnages clés de camilleri sont là ! livia, Ingrid et la fine équipe! montalbano est au sommet de son art , faisant encore la démonstration ( surtout pour lui. même ) que si son corps prend de l'âge , son cerveau marche toujours bien !!
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En ce moment à Vigàta, c'est le calme plat. Pas de vols, pas d'agression, pas d'assassinat, même la mafia se fait discrète. Au commissariat, on s'ennuie. Lorsque tout à coup, deux dévots se prennent pour le bras vengeur de Dieu et, afin de punir les pêcheurs, ouvrent le feu sur les passants depuis leur balcon. le commissaire Montalbano s'empare immédiatement de l'affaire. L'appartement des tireurs est des plus insolites : un champ de croix, une assemblée de madones et, dans un lit, une pompée gonflable décrépite. Quelques jours plus tard, un meurtre est signalé. Mais la victime se trouve être… une autre poupée, réplique exacte de la première. L'anecdote sordide se transforme alors en sujet d'investigation pour Montalbano. Qui se trouve en parallèle convoqué par un épistolier anonyme à une curieuse chasse aux trésors…

C'est grâce à sa langue chaude aux accents siciliens qu'Andrea Camilleri me charme depuis bientôt huit ans. Chaque nouvel an est pour moi synonyme de cette friandise littéraire au parfum de « retour à la maison ». Car en effet, en janvier, c'est imparable, paraît une nouvelle enquête de mon commissaire bien-aimé. Et c'est avec joie que je retrouve les dialogues entre Montalbano 1 et Montalbano 2, les disputes avec Livia, le whisky avec Ingrid, les grands plats d'Adelina et d'Enzo, les baignades à Marinella, les coups d'éclats de Catarella, l'humeur moqueuse de Mimi, la passion de Fazio pour l'état civil, etc. Certes, les scénarios ne sont pas des plus complexes et les enquêtes parfois cousues de fil blanc. Mais franchement, ça reste un régal.
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Andrea Camilleri aura 90 ans le 6 septembre prochain. Autant dire que pour lui Alzheimer reste un pays qu'il n'a pas encore visité. Pour qui n'a jamais lu un seul de ses livres, c'est une grave lacune à combler. Humoristique, ironique, sarcastique, doué d'une intelligence et d'une sagacité peu communes, son héros Salvo Montalbano est à son image. Conscient que son corps subit peu à peu les outrages du temps, mais toujours autant attiré par les jolies femmes, disciple de Bacchus et d'Epicure voire hédoniste. Mais lorsqu'une enquête se profile à l'horizon, Montalbano est comme un setter à la poursuite du gibier, il ne lâche pas sa proie.
Comme le vin – dusse-t-il être sicilien – Camilleri s'améliore avec l'âge. Ce nouvel opus est par son intrigue très particulière, un vaudeville à l'italienne. Désopilant, plein de bons mots et de réflexions aux odeurs méditerannéennes ; pâtes, gratins de courgettes, rougets grillés se mêlent comme toujours au parler singulier de Catarella, aux piques aiguisées de Mimi Angullo, à l'allégeance quasi mystique de Fazio, de Gallo et Galluzo ses subordonnés, à l'amour viscéral mais platonique portée à (et par) Ingrid, la beauté suédoise ou portées par les colères de l'éternelle fiancée Livia au caractère totalitaire si différent. Tout un petit monde qui gravite entre Vigata et Montelusa (sauf pour la Génoise Livia exilée à 1500 kilomètres). La fin du roman, nous plonge dans un épilogue dramatique auquel Camilleri nous avait peu habitué. Il tranche avec l'aimable première partie. Mais n'est-on pas au pays de la commedia dell'arte ? Andrea Camilleri l'a remis au goût du jour. Puisse-t-il nous offrir encore longtemps de telles pépites ?
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N°1570 - Août 2021

La chasse au trésorAndrea Camilleri – le fleuve noir.
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani.

Gregorio Plamisano, 70 ans et sa soeur Caterina, 68 ans vivent ensemble dans un appartement plein de bondieuseries et leur vie est entièrement consacrée à la religion catholique et à ses obsessions culpabilisantes. Jusque là rien d'extraordinaire, jusqu'au moment où ils deviennent menaçants et tirent sur tout ce qui bouge. Montalbano intervient et la perquisition révèle l'existence d'une poupée gonflable, ce qui fait les délices de la presse locale. Un appel téléphonique à propos d'un corps trouvé dans un conteneur révèle ce même type de poupée alors qu'un curieux correspondant invite Montalbano à une mystérieuse chasse au trésor en forme de devinettes épistolaires et ...en vers ! Même si les règles de la prosodie sont quelques peu oubliées et l'aspect émotionnel totalement occulté, cela sonne comme un défi pour notre commissaire qui entend bien se plier à ce jeu.
Il sait d'expérience qu'il faut se méfier des évidences qui peuvent vicier le jugement et conduire un innocent devant un tribunal (« La forme de l'eau » du même auteur), mais il sait aussi que cette énigme qui lui est proposée est pour lui une occasion unique de se remettre en question et de se prouver que le vieillissement ne viendra pas polluer les quelques années qui lui restent à accomplir avant de prendre sa retraite. Il sent en effet de plus en plus le poids du temps sur ses épaules, impression qui est corroborée par une récente prise de poids et par un calme plutôt plat du côté de la délinquance à Vigàta.
On s'en doute, ce petit jeu va aller en se compliquant mais un aide inattendue lui vient d'un particulier en ce qui concerne la résolution des rébus « poétiques » qui peuvent se résumer en un sorte de duel entre le rédacteur de ces mystérieuses lettres et le commissaire. Pourtant la présence de cette maudite poupée du conteneur qu'on ne savait pas très bien où mettre est assez encombrante pour un célibataire comme Montalbano.
La torpeur ambiante est quelque peu bousculée par un kidnapping, avec toujours en toile de fond ce qu'on a du mal à appeler poèmes mais qui relancent l'attention du commissaire devenu le seul interlocuteur de ce mystérieux interlocuteur. Au début de la lecture on avait un peu oublié cette histoire de poupées gonflables, mais elles se réinvitent à nouveau, relançant le suspense.

Montalbano a toujours ses acolytes, la lointaine Livia, l'inénarrable Catarella, l'indispensable Fazio , Augello le catégorique, la séduisante Ingrid, et toujours cet appétit généreux et arrondisseur de son tour de taille et pourvoyeur de son taux de cholestérol.

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Retour dans la délicieuse ville sicilienne autant qu'imaginaire de Vigatà, dans les pas du commissaire Salvo Montalbano. Pour cet épisode, il connaît une notoriété non souhaitée en escaladant une échelle pour maîtriser un couple de vieillards retranchés au milieu d'un furieux bric-à-brac de bondieuseries, qui se sont mis à mitrailler la foule depuis leurs fenêtres. Car la télévision locale a filmé son ascension, et bien entendu la séquence a été reprise par les télévisions nationales. Il n'en demandait pas tant, car au milieu de l'échelle, il a été pris de vertige. Mais il a encore le pied agile, malgré ses 57 ans et toutes les questions qu'il se pose.
Le voilà peu après cet épisode embringué dans un jeu de piste déconcertant, face à un mystérieux correspondant qui lui adresse des poèmes naïfs, en lui promettant la découverte d'un trésor « unique et inimitable » … Cependant, après une accalmie de dossiers qui lui pèse, Montalbano est confronté avec la disparition d'une très jolie jeune fille, que ses pauvres parents jugent inquiétante. La liaison éventuelle entre le vieux couple de bigots, leur  étrange héritage et le correspondant qui dialogue par énigmes avec le commissaire devient particulièrement opaque.
Naturellement, nous retrouvons avec délices les approximations lexicales du standardiste Catarella, la manie de recherche d'état-civil de Fazio, les prouesses du séducteur Augello, la mauvaise humeur du médecin légiste, et surtout les appétits d'ogre de Salvio et ses démêlés téléphoniques avec sa douce amie génoise, Livia. Evidemment aussi, il faut surmonter la difficulté de lecture et parfois de compréhension de la transcription spécifique adoptée par le traducteur Serge Quadrupanni – mais j'adore ! - du dialecte sicilien et de ses constructions grammaticales …
Mais ce qui est particulièrement étonnant, c'est la capacité extraordinaire de l'auteur, âgé aujourd'hui de plus de 91 ans, de nous embobiner avec de nouvelles histoires. La chasse au trésor a été publiée en Italie en 2010 et en France en 2014, et ce n'est pas le dernier opus d'Andréa Camilleri, qui compte plus de cent livres à son actif.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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C'est la première fois que je lis Andrea Camilleri, et je dois dire que j'ai globalement apprécié cette lecture.
Je dois tout d'abord revenir sur un point essentiel : la traduction. La préface nous permet de mieux comprendre les choix linguistiques du traducteur Serge Quadruppani. Confronté à une triple difficulté, l'utilisation d'un langage courant, d'un dialecte et d'un langage qui se situe un peu entre l'un et l'autre (un italien sicilianisé), ce dernier exprime toute l'importance de conserver ses mêmes subtilités en français.

Cependant, cela ne facilite par particulièrement la lecture, gênant parfois la compréhension de certaines phrases. de plus, "inventer" certains mots revient presque à voir des fautes d'orthographe partout, ce qui est assez perturbant. Je ne critique pas le choix du traducteur, d'autant plus que sa justification tient bien évidemment la route, cependant,je préfère prévenir les futurs lecteurs qui comme moi veulent découvrir l'oeuvre de Camilleri, que ce livre manque parfois cruellement de fluidité. Amateur d'un français délicat et poétique, passez votre chemin.

Une fois cela évoqué, il est alors possible de faire abstraction de la forme pour aborder le fond. J'ai bien aimé l'idée d'une enquête qui débute sur un quiproquo. Tout au long du livre on doute de l'existence même d'une enquête comme on a l'habitude d'en lire,vous savez, celle qui débute après un meurtre ou une disparition.Ce sont ces mêmes doutes qui habitent Montalbano et cela m'a tout de suite permis de ressentir de l'empathie pour ce personnage récurrent et bien connu des "Camilleristes". Il est quand même un peu usé ce monsieur, pas très heureux, plutôt blasé, et surtout empêtré dans une enquête qui n'en ai pas une, à moins que...


Cela est d'autant plus renforcé par le choix de l'auteur de ne nous proposer qu'un point de vue interne, celui de Montalbano. On avance pas à pas, à son rythme, dans cette "enquête" qui le touche de très près. Car c'est à lui que sont adressés d'étranges poèmes sensés représenter une chasse au trésor. Qui en est l'auteur? Est-ce une farce? Ce petit jeu finira-t-il par mal tourner?Ces questions sont les nôtres autant que celles de Montalbano.

Je ne dirais pas que cette lecture fut aisée, mais elle a eu mérite de me faire réfléchir à ce que représente la traduction d'un auteur étranger, des difficultés que cela peut poser aux traducteurs, des choix qu'ils font et de l'impact considérable que cela peut avoir pour nous lecteur. Faut-il conserver une certaine authenticité, au dépens de la qualité de lecture, ou bien faut-il faciliter l'accès au contenu en modifiant ce qui fait l'originalité du texte dans sa langue d'écriture ? Personnellement, je n'ai pas de réponse toute faite à formuler.
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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
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