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Critique de Tubabasse


Un des meilleurs de la série.
Camilleri y déchaîne son humour du quotidien, avec les situations cocasses, les travers de ses subordonnés, qu'il connaît par coeur, Fazio et ses manies d'état-civil, Mimi le dragueur ou Catarella qui défonce la porte de son bureau toutes les deux heures, mais qu'il adore quand même, en bon sicilien qu'il est, et cette description de chaque personnage, qui, même quand elle est dressée en quinze mots, se voit d'une précision chirurgicale. Comme chez Vargas, on a un peu l'impression, nous, humbles lecteurs, d'être pinqués discrètement dans un coin du commissariat et de connaître tous ces intervenants comme nos proches voisins.
Mine de rien, et bien qu'on soit au milieu d'une fiction, tout le monde en prend un peu pour son grade, les maffieux, bien sûr, mais aussi les bigots, les usuriers, les présentateurs de télévision complètement vendus au système, l'administration carriériste , j'en passe, et des meilleures, et alors, les casse-pieds, là, peu montrent une telle application à les décrire (il y a même un dialogue avec un vieil homme tellement pénible, qu'on a envie d'abréger immédiatement les débats), bon, tout ça sous l'oeil à la fois bon enfant et à la fois désabusé de notre commissaire préféré, le tout entre deux engueulades avec sa Livia chérie (bien que génoise).
D'une intelligence lucide et obstinée, Salvo n'a quand même pas son pareil pour jouer au con. Avec les témoins, les vieux parrains ou encore le questeur, un poème à lui tout seul.
En fond, toujours, bien entendu, il y a les femmes. On les désirerait presque autant quand elles sont jolies qu'on serait dégoûté des laides, sans les connaître en rien, les pauvres, juste à la façon dont le prosateur nous les montre. Il arriverait en peu de temps à en dégoûter le meilleur.
Bref, c'est l'Italie, c'est Camilleri, qui nous a quitté en 2019, à un âge avancé, c'est vrai.
Mais ce n'est que sa chair qui est partie.
Son esprit restera à jamais.
Et quel esprit !

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