L'eau du lac n'est jamais douce

Gaïa, enfant, n'a pas une vie facile. Avec une fratrie de quatre gamins, un père handicapé suite à un accident dans un travail non déclaré, c'est Antonia, la mère, rousse volcanique et fière, qui porte la famille à bout de bras. Elle lutte, tous les jours, tout le temps, pour un nouveau logement, pour trouver à manger, arranger son foyer avec ce qu'elle bricole à gauche à droite... Pour elle, l'éducation est la porte de sortie de la misère sociale, Gaïa va donc devoir réaliser le rêve maternel, en étant envoyée dans un établissement scolaire bien au-dessus de leur condition sociale. On suit alors, dans un récit oscillant entre brefs sauts dans le temps et des moments clefs de la construction de sa personnalité, le parcours de la jeune fille.
Je n'ai pas du tout été séduite par le personnage de Gaïa, que j'ai trouvé froide, pleine de rage. Certes, l'écriture est belle, j'ai d'ailleurs adoré le début, mais trop de frustrations au fil des pages m'ont ensuite rendue la lecture parfois pénible.
Gaïa a une intelligence intellectuelle, étouffée par son amertume. Elle se condamne elle-même par son insatisfaction perpétuelle. Et c'est cela qui m'a lassée sur la longueur. Je ne conteste pas, par contre, l'écriture directe de l'auteure, la dénonciation des travers de la société italienne, l'analyse fine de la construction d'une adolescente, en rage contre les injustices sociétales.

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