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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il commence par crépiter de petites histoires. Des anecdotes d'enfance, de celles qui deviennent des légendes familiales qu'on s'échange lorsque la famille se retrouve. Mais le récit de Maria est un brasier.

Comme tout feu il vous réchauffera, c'est certain. Comment ne pas être sous le charme de cette fillette intrépide, de son esprit critique qui questionne sans cesse le monde, comment ne pas être touché par sa dévotion pour les siens ?

Mais sachez qu'il vous brûlera aussi. Parce que c'est douloureux de se confronter à la réalité de ce qu'a vécu Maria, de ce qu'a vécu sa communauté, les Métis.

S'ils sont depuis 1982 reconnus comme l'un des peuples autochtones du Canada, à l'heure où l'autrice écrit les lignes que vous allez lire les Métis sont dans un entre-deux. Ils ne font ni partie d'une population dominante qui les oppresse, ni des Premières Nations dont ils sont à la marge. Cette communauté tiraillée, pauvre et ostracisée, en proie à l'alcoolisme et à la violence, lutte pourtant courageusement tant pour s'imprégner de son histoire que pour s'inventer un avenir digne. Ainsi, très jeune, Maria aura dans l'idée que la survie des siens ne pourra venir que de sa capacité à s'extraire de son milieu.

Au décès de sa mère, dans la double difficulté d'être une Métisse et d'être une femme, elle porte sur ses épaules d'enfant toute la charge d'une famille nombreuse. Dans l'urgence de la survie, nous imaginons ses rêves avortés prisonniers d'une réalité sordide. Et pourtant, malgré les épreuves qui semblent se déchaîner sur elle, elle a cette capacité incroyable de toujours trouver la force de relever la tête.

Nous n'avons jamais assez de modèles de femmes fortes et inspirantes, mais si vous ne la connaissez pas, sachez que Maria Campbell devrait avoir une place dans votre panthéon personnel. Son activisme aujourd'hui tourne tant vers le féminisme, que vers la lutte pour les droits des autochtones et pour l'écologie force l'admiration.
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Quelle femme, Maria Campbell ! Telle est l'impression, à chaud lorsque l'on referme à regret ce récit. Publié pour la première fois en langue anglaise, sous le titre Halfbreed, alors que son auteur avait la trentaine, ce récit nous parvient traduit en français canadien, comme nous le précise l'éditeur, que tardivement. Passé un petit temps d'adaptation, il se lit avec une réelle délectation.
Maria Campbell appartient à l'un des trois groupes d'autochtones du Canada, les Métis (Indiens et Inuits, étant les deux autres). S'ils ont du sang européen, ils ont été avant tout considérés comme des sous-hommes, ont été évangélisés de force, et entravés durant de longues années dans leur mode de vie originel.
Maria Campbell nous raconte une vie de lutte, non seulement pour les droits de son peuple, mais également pour les siens. Préférant la pauvreté et l'errance à la compromission et au conformisme, elle a du toute sa vie naviguer entre sa fidélité à son peuple, son tempérament féministe, sa volonté émancipatrice et la réalité douloureuse des fléaux modernes.
Maria n'est pas un être lisse ; sa vie contrastée faite d'ombre et de lumière a fait d'elle une femme forte, digne, et combattante. Son récit montre combien, les luttes des autochtones ont été difficiles et douloureuses. Il décrit à l'instar de bien d'autres les souffrances infligées à tous ces peuples par la puissance dominante.
Cette femme est une héroïne qui s'ignore, et une figure inspirante.
Un grand merci à Babélio, et aux éditions Dépaysage dont j'apprécie à chaque fois la qualité et l'originalité de ses ouvrages.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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« Métisse » de Maria Campbell est l'un des textes fondateurs de la littérature autochtone d'Amérique du Nord. Il est désormais disponible en français aux éditions Dépaysage.

Fondées en 2018, les éditions Dépaysage publient des auteurs et autrices autochtones d'Amérique du Nord (collection « Talismans ») ainsi que des études sur les populations autochtones (collection « L'entaille d'Orphée ») et des essais sur les grands problèmes contemporains abordés par les sciences humaines et sociales en général et par l'anthropologie en particulier (collection « Sous l'écorce »).

J'ai eu envie de vous parler de ma lecture tout juste achevée en ce début de printemps 2024 : le témoignage de vie et de militantisme de Maria Campbell. Cette autobiographie de la première partie de sa vie éclaire sur les conditions de vie du peuple Métis qui avait la particularité de descendre à la fois des Européens et des peuples autochtones. Mais c'est en fait une double peine : les deux communautés les rejettent.

Dans ce livre écrit il y a déjà 50 ans, Maria Campbell évoque son parcours de vie en tant que femme Métisse (Halfbreed) de la Saskatchewan. Cette prise de parole est l'une des premières faites par une autochtone, marquant le début d'un mouvement plus large de reconnaissance des peuples autochtones. À 33 ans, elle prend la plume et témoignage de sa vie de Métisse, des épisodes les plus sombres (vie de misère, prostitution, alcool, etc.) à sa renaissance en tant que femme militante se faisant la voix de ceux et celles que personne n'écoute. Que de force et de résilience pour y parvenir !

Lien : https://www.unlivredansmaval..
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