Écrit en 1973 et traduit pour la première fois en français en 2021, il s'agit d'un texte fondateur de la littérature autochtone canadienne.
Halfbreed est une terme colonial péjoratif pour désigner les autochtones métis. Ici, l'auteure se le réapproprie.
Maria Campbell est une femme Métisse écrivaine, dramaturge, cinéaste, enseignante, organisatrice communautaire, militante née en 1940 dans une "réserve" du nord de la Saskatchewan.
Dans cette autobiographie, elle partage des anecdotes de son enfance passée avec sa famille.
Malgré la pauvreté et le racisme, c'est une enfant joyeuse, qui rêve de vivre dans une grande ville.
À la mort de sa mère, elle a 15ans, et doit jongler entre l'école et la gestion du foyer. Dans l'espoir d'offrir une vie meilleure à ses jeunes frères et soeurs, elle épouse un homme Blanc, sensé lui apporter une stabilité.
Très vite son époux dévoile un autre visage : violent, abusif. Là, commence une descente aux enfers :
Déménagement à Vancouver, extrême précarité, prostitution, dépendance et dépression.
Maria se voit progressivement s'éloigner d'elle même, jusqu'à ce qu'elle s'engage à guérir, rentrer chez elle et retrouver les siens.
C'est un récit très dur dans lequel j'ai eu du mal entrer au début, le rythme est un peu lent dans la première moitié. Puis tout s'accélère comme pour accentuer la chute de la narratrice et son retour à elle-même. C'est intense.
Maria Campbell partage ses joies, ses espoirs, ses peines, sa honte...
Sa résilience, la fameuse résilience élevée en vertu chez les personnes opprimées, lui permet de transformer son expérience en une force puissante pour aider sa communauté.
Elle décrit sans fioriture l'exclusion, la violence et le racisme auxquels sont exposées les populations autochtones de sa région.
Lien :
https://www.instagram.com/p/..