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Critique de marina53


Dans la voiture conduite par son père, Roméo râle, tentant à nouveau de convaincre ce dernier de faire demi-tour. Il ne veut pas aller passer quelques jours chez ce vieux chiant qui pue, autrement dit son grand-père, Ottavio! Mais, rien à faire, il en a été convenu ainsi... Une fois arrivés chez lui, l'accueil est plutôt glacial. Roméo sait déjà qu'il ne va jamais tenir plusieurs jours. En plus, il n'y a même pas la télé...Le lendemain, réveil aux aurores pour le jeune garçon. Visiblement, son grand-père veut l'initier aux joies du jardinage et le somme également de s'occuper de Mussolini, son cochon. Alors que le vieux s'est assoupi non loin de là, un masque à oxygène sur le nez, Roméo s'active avec la binette. Quand, soudainement, il entend une voix derrière la haie. Il s'agit de Lucie, la voisine, qui lui apprend que son grand-père est atteint de silicose, la maladie des mineurs. Roméo est étonné: il ne savait même pas qu'il avait été mineur. Visiblement, il y a beaucoup de choses que Roméo ignore... Les deux hommes vont avoir quelques jours pour se connaître...

Macaroni, c'est ainsi qu'étaient surnommés les Italiens immigrés venus en Europe pour trouver du travail, notamment dans les bassins miniers. Ottavio est de ceux-là. Il a quitté son pays avec regret pour le bien-être de sa famille. Il s'est usé au travail, a fait la guerre bien malgré lui et semble nostalgique d'une vie qu'il voulait meilleure, une vie qu'il aurait choisie. Roméo ne sait rien de tout ça. Son grand-père, pour lui, n'est que le vieux chiant. Vincent Zabus nous fait ainsi partager ces quelques jours que le jeune garçon passe chez son grand-père. L'on rentre dans l'intimité de ce cercle familial, l'on assiste au rapprochement timide de ces deux hommes. Peu de dialogues mais les silences et les regards suffisent. Un brin nostalgique, cet album fait ainsi la part belle aux sentiments, à la transmission et aux secrets familiaux. le dessin de Thomas Campi, aux teintes ocres et terre de Sienne, sert à merveille ce récit intimiste. Son trait est subtil et il réussit à donner vie aux fantômes qui hantent Ottavio. Un album juste et sensible...
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