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Critique de mylena


J'avais beaucoup apprécié cet essai la première fois que je l'avais lu. La première partie où il démontre que chercher un sens à la vie n'a aucun sens car la condition de l'homme est absurde par essence car le monde n'a aucune logique, l'absurdité domine au quotidien et l'homme est mortel. C'est ce qui rend l'homme libre puis qu'il n'y a ni Dieu ni Être suprême … Bon, ce qui est un peu plus dur à avaler, c'est qu'en gros il est libre soit de suicider (ce n'est pas une bonne solution pour Camus), soit d'accepter sa condition d'homme mortel menant une vie absurde. Ensuite il appuie sa démonstration surtout sur la littérature qui a traité à toutes les époques le thème de l'absurdité et de la révolte face à celle-ci. Pour lui c'est cette révolte, le refus de la résignation qui peut rendre Sisyphe heureux. Camus dit de lui-même « [Si je suis] pessimiste quant à la condition humaine, je suis optimiste quant à l'homme ». Ce qui m'a gêné à la relecture, c'est que Camus pose le problème central en se demandant si Sisyphe est heureux. Il écrit cet essai en 1942, et c'est là qu'il faut faire attention à la lecture, car en 1942, même si ça fait déjà près de deux siècles que Saint-Just a dit que le bonheur était une idée neuve en Europe, on est très, très loin d'une société d'injonction au bonheur comme la nôtre. 1942, c'est la guerre, Camus n'érige même pas le bonheur en idéal, ce n'est pas dans le paysage mental de l'époque, il faudrait alors peut-être le lire en remplaçant « heureux » par « satisfait par ce qu'il fait », ce serait probablement plus juste. Pour ma part, je ne me souviens pas d'avoir eu cette réflexion à la première lecture, mon paysage mental a probablement aussi changé entre temps.
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