Il y a du silence
dans la musique de la langue
comme dans l’arbre et la pierre
et le feu et le vent,
qui l’entend ?
Qui a jamais vu l’informelle substance du silence.
Fertile abîme.
Cordon ombilical du merveilleux
Et si le silence était sans métaphore
notre seul transport dans l’infini
L’art n’est pas le seul langage du silence,
mais l’univers, l’œil, l’extase et la beauté
Comme des fenêtres ouvertes
aveuglées de soleil
LES LIVRES QUE L’ON N’OUVRE PAS…
Les livres que l’on n’ouvre pas sont
murés dans leur silence
Il arrive qu’ils nous fassent signe
et nous émerveillent tandis que la
mutité des murs nous repousse
Il arrive aussi que les murs l’éclair
d’un instant deviennent comme des livres
des fenêtres ouvertes dans l’infini
Vide de soi, voire par miracle
merveilleusement vide de soi
l’homme-du-silence se souvient-il
du silence d’avant l’homme