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Critique de fanfan50


J'avais choisi quelques ouvrages lors de la dernière opération Masse Critique Mauvais genre organisée par Babelio et c'est celui-ci qui m'est échu. Je remercie donc les éditions Sémaz de l'envoi de ce volumineux roman noir. Environ quatre cents pages mais d'une belle écriture bien lisible – merci pour mes yeux fatigués ! La couverture est attrayante : un paysage de montagne aride avec en premier plan un panneau fatigué indiquant Kabul et plus en retrait une épave calcinée de voiture. On est déjà dans l'ambiance. le titre ne m'évoque rien si ce n'est peut-être l'Inde (Ghandi !) mais il est facile à retenir en tout cas. L'explication viendra plus tard : le Gandhara, c'est une région, c'est un royaume et en fait, la recherche que doit accomplir notre héros, Daniel Kissling, un détective privé toulousain, c'est celle d'une statue d'un bodhisattva du Gandhara. Un bodhisattva, c'est un être qui a consacré sa vie à l'éveil et bien sûr, pour mes oreilles de néophyte, l'éveil est une des clés du bouddhisme. J'aurais pu ouvrir Google et rechercher toutes ces définitions mais l'écrivain nous renseigne suffisamment tout au long de son récit. C'est le premier livre que je lis de cet auteur et j'avoue que sa plume est enjouée, humoristique et très rafraichissante même si les thèmes abordés sont assez glauques. Je ne me suis pas ennuyée une seconde même si j'ai senti le piège quand la jeune et belle « Souffle de fleur » l'a abordée et s'est attachée à sa quête d'un peu trop près. L'auteur a brossé un portrait très intéressant de l'antiquaire de renom spécialisé dans l'art d'Asie du Sud et du Sud-Est devenu en peu de temps, au début des années 90, le spécialiste incontournable des antiquités indonésiennes, Alexander Kuntz, si insaisissable que Dany l'a surnommé le Lupin insensé des temps modernes. Presqu'arrivée à la fin du roman, je me suis demandée si Mr Kissling allait finir par trouver son Graal et effectivement la fin m'a scotchée ! Merci pour le suspense si bien fait.
Je vais le conseiller à ma bibliothécaire et aussi à mon entourage car ce livre se lit très aisément et sans ennui. Si un scénariste se penche dessus, je pense qu'il serait intéressé à en faire un feuilleton ou simplement un téléfilm. Il y a matière.
Je n'ai pas raconté le livre, d'autres s'en sont chargés et je trouve que la quatrième de couverture est elle aussi fort explicite. L'auteur brasse de grandes idées très modernes sur le pillage des oeuvres d'art, sur leur destruction par de nouveaux barbares (Palmyre) et il aborde aussi le problème de l'Europe qui, « après avoir occupé pendant des siècles des territoires qui ne lui appartenaient pas, se retrouvait, par un de ces retournements dont l'histoire a le secret, à son tour colonisée par ses anciens administrés. ». Ce n'est pas un essai consacré à la conservation des oeuvres d'art partout dans le monde, c'est un roman noir qui survole un peu tout cela. C'est léger, aérien et cela ne prend pas la tête. Merci Babelio et Sémaz.
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